Après qu'une première offre à 31 dollars par action eut été refusée par Yahoo, Microsoft a accepté de relever sa proposition à 33 dollars, soit un montant total d'environ 47,5 milliards de dollars qui, encore une fois, n'a pas convaincu un conseil d'administation plus enclin, selon les analystes, à accepter 37 dollars par action. Entre temps, Microsoft a fait volte-face et choisi de ne pas transformer sa proposition en une offre publique d'achat (OPA) hostile.
La donne pourrait toutefois changer, avec l'arrivée au sein de Yahoo d'actionnaires comme le milliardaire Carl Icahn, qui déclarait le 15 mai dernier dans une lettre ouverte s'être offert 50 millions de titres Yahoo, soit environ 4,3% du capital, pour parvenir à dégager le conseil d'administration et placer à sa place des responsables qui vendraient rapidement à Microsoft. De quoi réaliser, pour ce septuagénaire rodé aux tractations boursières, une jolie plus-value en très peu de temps.
Suivi par d'autres hommes d'affaire alléchés par ces perspectives de gain rapide, Icahn inquiète manifestement le conseil d'administration de Yahoo, qui a finalement pris la décision de retarder la tenue de la future assemblée générale lors de laquelle les partisans de la cession espèrent voir institués des dirigeants favorables à leur point de vue. Yahoo a par ailleurs adressé à ses actionnaires un document dans lequel il les invite à ne pas céder aux sirènes de la revente immédiate, expliquant que ce serait un mauvais calcul de brader la société.
Yahoo souhaite donc gagner du temps, pour préparer la tenue de cette assemblée générale. Un laps de temps pendant lequel Microsoft pourrait revenir à la charge, ou proposer une alternative telle que le rachat des seules activités de recherche de Yahoo.