Les efforts de l'industrie du disque et du film pour que cesse le piratage d'œuvres de l'esprit sous copyright par le biais de l'échange P2P, seraient-ils vains ?
Le téléchargement gratuit d'œuvres protégées par droits d'auteur serait trois fois plus populaire chez les internautes que le téléchargement "payant et légal" via des services en ligne "certifiés" par les majors et autres labels, solutions DRM incluses (gestion des droits numériques).
Selon une étude de JupiterResearch, 15% des cybersommateurs européens de musique se tournent vers le P2P, contre 5% vers les plates-formes payantes.
Malgré les menaces qui pèsent sur eMule ou sur le protocole BitTorrent, 34% des 15-24 ans interrogés dans le cadre de l'étude affirment télécharger de la musique par ce biais.
De plus, 40% d'entre eux préfèrent copier un cd audio plutôt que de l'acheter. La maladie du tout gratuit, pas vus, pas de prix ?
Pourtant l'industrie du divertissement culturel (l'IFPI* à l'international, la RIAA et la MPAA aux Etats-Unis, ou encore la SACEM et le SNEP en France) ne ménage pas ses efforts pour faire taire le peer-to-peer au profit des plates-formes propriétaires comme iTunes Music Store d'Apple, Connect de Sony, Napster & co.
Pour mémoire, à la suite d'une décision de la Cour Suprême US, Grokster a fermé boutique et devrait prochainement renaître sous la forme d'une plate-forme P2P "légale et payante".
Parmi d'autres affaires du genre, le dossier : Kazaa. La justice australienne a récemment donné jusqu'au mois de février 2006 à son propriétaire, Sharman Networks, pour empêcher le piratage en intégrant à son logiciel un système de filtrage.
- IFPI : International Federation of the Phonographic Industry ; RIAA : Recording Industry Association of America ; MPAA : Motion Picture Association of America ; SACEM : Société des auteurs et des compositeurs de musique ; SNEP : Syndicat national de l'édition phonographique.