Un record historique de livraisons par drone a été enregistré à la prison de Nantes-Carquefou, avec près de 200 colis projetés en une seule journée, juste avant Noël. Les systèmes anti-drones se révèlent malheureusement inefficaces.
Le centre pénitentiaire de Nantes-Carquefou a fait face à une véritable invasion de colis, il y a quelques jours. Le dimanche 22 décembre, juste avant que le Père Noël se mette au travail, un record de 197 livraisons illégales par drone a été enregistré dans l'établissement. Pire encore, l'un des aéronefs est même parvenu à déposer directement un paquet dans une cellule du quartier disciplinaire le soir du réveillon.
Les drones, nouveaux rois de la livraison carcérale
Les drones deviennent les nouveaux « facteurs » des prisons françaises. À Nantes, les derniers incidents en la matière démontrent une maîtrise inquiétante de ces appareils par les réseaux clandestins. Le soir du réveillon de Noël, un pilote a carrément effectué une livraison de précision… jusqu'à la fenêtre d'une cellule disciplinaire d'un narcotrafiquant, faisant fi de tous les systèmes de sécurité en place.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Imaginez qu'en 2024, plus de 1 200 smartphones ont été saisis dans l'établissement, contre « à peine » 914 l'année précédente. Cette augmentation est à mettre au crédit d'une professionnalisation des réseaux de livraison, qui utilisent désormais les technologies les plus sophistiquées pour leurs opérations.
Le pic a été atteint le dimanche 22 décembre, avec 197 colis balancés en direction des prisonniers, et ce aux heures de promenade, comme le rapporte Le Figaro. L'établissement se retrouve dans une impasse.
La sécurité pénitentiaire mise en échec face aux drones
Les livraisons hebdomadaires atteignent régulièrement les 150 colis dans cette prison nantaise. On y transporte aussi bien des produits de consommation courante (du McDo aux bonbons) que des objets illicites. Un véritable service de livraison express s'est organisé, capable de déjouer la surveillance traditionnelle des établissements pénitentiaires.
L'administration pénitentiaire tente justement de riposter avec ses propres solutions techniques. Un système de brouillage a par exemple été déployé, mais son efficacité n'a duré que quelques semaines. Les pilotes de drones ont su s'adapter très rapidement, pour changer leurs fréquences et rendre le dispositif de la prison obsolète.
L'établissement prévoit maintenant le déploiement d'agents spécialisés en « sécurité périmétrique ». De quoi s'agit-il ? On parle ici d'agents chargés d'intercepter les livraisons en flagrant délit. Mais sans moyens techniques adaptés, comme des filets anti-projectiles (que certaines prisons jugent trop complexe à installer), leur efficacité pourrait aussi être rapidement limitée.
Source : Le Figaro
