Les choses ne vont pas en s'arrangeant pour la plateforme britannique. Titulaire des droits TV pour 8 des 9 matches de Ligue 1, DAZN aurait fait savoir à la LFP son insatisfaction quant à ses audiences. Un appel du pied à renégocier son contrat ?

Malgré ses efforts, DAZN ne voit pas le bout du tunnel © Shutterstock / Michael Dechev
Malgré ses efforts, DAZN ne voit pas le bout du tunnel © Shutterstock / Michael Dechev

400 millions d'euros annuel. C'est la valeur du contrat qui lie DAZN à la LFP. Selon des sources relayées par RMC Sport, le diffuseur pourrait en venir à renégocier son contrat.

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La clause de sortie comme moyen de pression ?

La crise se poursuit dans le football français. Six mois après le début de la saison, alors que la plateforme a acquis la majorité des droits pour la Ligue 1, DAZN aurait fait connaitre son mécontentement auprès de la LFP "lors de plusieurs échanges téléphoniques". Il faut dire que la plateforme britannique a tenté de soigner son offre ses dernières semaines, en répondant notamment aux demandes des fans de football, avec la création d'un multiplex baptisé MultiZone, ou encore avec celle du Mag Live, un magazine diffusé gratuitement le dimanche soir. De plus, la plateforme n'a cessé de mettre en avant diverses offres promotionnelles depuis, par exemple avec une formule à 69 euros pour profiter de la deuxième moitié de saison.

Les tentatives de DAZN ne semblent pourtant pas porter leur fruit. Alors qu'en novembre dernier le chiffre de 400 000 abonnés avait circulé, la croissance de la plateforme ne satisfait pas ses dirigeants. Le nombre d'abonnés serait bien loin des objectifs fixés… ce qui pourrait conduire à une renégociation du contrat. Certes, si la volonté de renégocier est présente chez DAZN, la LFP ne doit sans doute pas voir les choses de la même manière. C'est sans compter sur la clause de sortie dont bénéficie DAZN qui pourrait peser dans la balance comme un moyen de pression. Celle-ci est, en effet, activable à partir du 1ᵉʳ décembre 2025, à condition que le service ne cumule pas plus de 1,5 million d'abonnés. Si tout reste possible, le scénario dans lequel DAZN atteint cet objectif semble s'éloigner de jour en jour.

Le piratage IPTV, encore et toujours pointés du doigt

De son côté, la LFP n'a pour le moment pas communiqué sur ce sujet, malgré le fait que le nombre réel d'abonnés à DAZN lui a été communiqué pendant les fêtes. Récemment, Vincent Labrune, le patron de la LFP, a une nouvelle fois évoqué le phénomène le piratage IPTV comme la menace existentielle du football français. Il a notamment déclaré : "Quand tu as trois personnes qui regardent la Ligue 1, il y en a un seul qui paye".

Pourtant, l'exemple de nos voisins transalpins est parlant. L'Italie s'est, en effet, dressé contre le piratage dès 2023 avec son Piracy Shield. Mis en place depuis maintenant douze mois, le dispositif essuie de nombreuses critiques et revers. Les premières études portant sur son efficacité ont par ailleurs laissé un goût amer à l'autorité de régulation des télécoms italienne. Il a notamment été démontré que, malgré les nombreux blocages, le pic de visionnage sur les services pirates prétendus n'a pas baissé depuis la mise en place du bouclier, les utilisateurs se déplaçant sur des services alternatifs après un blocage.

Aujourd'hui même, une étude commandée par les autorités italiennes elle-même vient de démontrer que le dispositif n'a eu aucun effet sur les audiences des plateformes légales, et tout particulièrement sur DAZN qui détient les droits pour la Série A, le championnat italien. En revanche, si le nombre d'abonnés à DAZN a stagné, on peut envisager les choses sous un autre angle : sans ce fameux Piracy Shield, le nombre d'abonnés aurait peut-être diminué !

Source : RMC Sport