Une étude ADEME-Arcep, qui évalue l’impact environnemental du numérique en France, vient d'être mise à jour, et les résultats sont loin d'être encourageants.

Nos usages numériques sont néfastes pour notre planète © NASA / Unsplash
Nos usages numériques sont néfastes pour notre planète © NASA / Unsplash

Bien que les dirigeants de notre planète estiment que la désinformation est plus dangereuse que le réchauffement climatique, ce dernier a un impact considérable sur nos vies. Alors que la rotation de la Terre s'accélère, les initiatives se multiplient pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

De nombreuses études nous permettent également d'y voir plus clair dans le domaine, comme celle régulièrement publiée par l'ADEME-Arcep. Mesurant l'impact environnemental du numérique en France, elle a récemment été mise à jour pour mieux prendre en compte les évolutions de nos usages.

L'impact environnemental du numérique en hausse dans notre pays

En 2022, l'étude ADEME-Arcep faisait le bilan sur les émissions liées au secteur numérique en France en 2020. Une mise à jour, publiée ce mois-ci, permet de comprendre l'évolution de cette empreinte environnementale de 2020 à 2022. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les résultats ne sont pas bons :

  • La production et l'utilisation d'équipements numériques consomment « 117 millions de tonnes de ressources (…) par an » ;
  • La fabrication d'équipements digitaux représente à elle seule « 60 % de l'empreinte carbone » du numérique contre 40 % pour leur utilisation ;
  • Les services numériques représentent « 11 % de la consommation électrique française ».

Un autre chiffre attire particulièrement l'attention. Alors que, dans l'étude précédente, les émissions liées aux usages numériques représentaient « 17,2 millions de tonnes équivalent CO2 (…), soit 2,5 % des émissions de la France en 2020 », le numérique représente désormais « 4,4 % de l'empreinte carbone nationale, soit 29,5 Mt CO2éq », un chiffre quasi similaire au secteur des poids lourds dans notre pays. Une progression aussi importante qu'inquiétante.

Le numérique a un impact environnemental de plus en plus fort © Shutterstock
Le numérique a un impact environnemental de plus en plus fort © Shutterstock

De nouveaux critères pour une évaluation plus précise

Comment expliquer ce bond dans les chiffres ? Dans la mise à jour, un nouveau critère a particulièrement fait pencher la balance. En effet, l'étude précédente n'avait pas pris en compte les data centers hébergés à l'étranger, alors que ces derniers représentent tout de même 53 % des usages. Le document précise notamment que « la prise en compte des data centers hébergés à l'étranger pour l'étude de 2020 augmentait déjà de 47 % les émissions liées au secteur du numérique. La présente mise à jour aboutit à des émissions 70 % supérieures à l'étude ADEME-Arcep précédente. »

D'autres éléments, comme l'adoption plus large de télévisions à écran OLED ou « l'intégration des résultats de l'étude sur l'empreinte de la fourniture d'accès à Internet en France », ont aussi eu un impact sur les données.

Quoi qu'il en soit, les conclusions de cette nouvelle étude confirment l'augmentation de l'impact environnemental du numérique en France. Dans ses conclusions, l'ADEME-Arcep insiste notamment sur l'importance de réguler nos pratiques : « Il faut continuer les efforts pour augmenter la durée de vie des équipements, et réduire le nombre d'équipements numériques. Mais il faut accentuer les efforts au niveau des usages : avec l'arrivée des nouveaux usages (IA générative notamment) qui risque d'entraîner une explosion de la consommation des data centers dans le monde, il faut insister sur l'importance de la sobriété, c'est-à-dire la remise en question de la nécessité de ces usages. »

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