Le milliardaire Patrick Drahi a lancé une nouvelle offensive pour restructurer la dette d'Altice France, maison mère de SFR. Il propose désormais de rembourser 2,6 milliards d'euros en cash à ses créanciers, avec une double contrepartie.

Patrick Drahi © Ecole Polytechnique
Patrick Drahi © Ecole Polytechnique

Avec une dette qui atteint des sommets vertigineux de 24 milliards d'euros, Altice France joue peut-être l'une de ses dernières cartes. Enfin, nous parlons plus particulièrement de l'homme qui est à la tête du groupe de télécommunications et de son opérateur SFR, Patrick Drahi.

Ce dernier vient de soumettre une nouvelle proposition à ses créanciers, en remboursant une partie de la dette en cash, en échange d'une réduction notable de la dette et d'un partage du capital. Plus généreuse que la précédente, cette offre pourrait enfin débloquer une situation qui paraissait jusqu'ici inextricable.

Une proposition audacieuse de Patrick Drahi et Altice pour sortir de l'impasse

La nouvelle stratégie de Patrick Drahi et Altice France reflète une approche disons plus pragmatique de la situation. Selon Le Figaro, le groupe propose un paiement immédiat de 2,6 milliards d'euros en cash à ses créanciers sécurisés, ceux qui détiennent des garanties sur leurs actifs.

En contrepartie, la dette serait significativement réduite, passant de 20 à 14,2 milliards d'euros. Et ce n'est pas tout ! Patrick Drahi accompagne son offre d'une concession majeure.

L'homme d'affaires et de nouveau prêt à ouvrir le capital d'Altice France. Les créanciers sécurisés pourraient ainsi acquérir jusqu'à 30% des parts de l'entreprise, une proposition qui marquerait alors un changement radical dans la gouvernance du groupe.

Les conditions de remboursement ont également été revues. La dette rééchelonnée bénéficierait d'un taux d'intérêt fixé à 7%, avec des échéances repoussées à 2029 et 2031. Une proposition censée montrer toute la volonté du groupe à trouver un compromis durable.

Un bras de fer qui pourrait toucher à sa fin

Cela ne surprendra guère, les créanciers restent méfiants face à cette opération à plusieurs variables, après, il faut le dire, plusieurs mois de négociations tendues. Leurs principales inquiétudes concernent notamment le placement hors de leur portée de certains actifs stratégiques, comme l'opérateur d'infrastructure XPFibre, exfiltré chez Natixis il y a quelques semaines, ou les produits de la vente de BFMTV-RMC, récupérés par CMA-CGM l'an dernier.

Patrick Drahi dispose néanmoins d'un atout dans sa manche : l'absence d'échéances majeures (sur la dette à rembourser) avant 2027. Cette position lui permet aujourd'hui de négocier sans urgence immédiate, même si une résolution rapide serait préférable pour la stabilité du groupe et sa capacité d'investissement future.

On se dit désormais que la situation pourrait se débloquer plus rapidement que prévu. Des sources proches du dossier évoquent d'ailleurs l'émergence de divisions au sein du comité des créanciers, certains fonds étant plus enclins que d'autres à accepter cette nouvelle proposition qui se rapproche sensiblement de leurs exigences initiales.