Le cours de l'action Tesla ne cesse de dévisser depuis plusieurs semaines, et sa capitalisation vient de passer sous un seuil symbolique. Le constructeur fait face à de nombreuses difficultés qui expliquent cette chute.

L'heure n'est plus à la fête chez Tesla. En 2024, l'action du constructeur automobile porté par Elon Musk ne s'était jamais aussi bien portée. En fin d'année, après l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, les investisseurs semblaient très optimistes quant à l'avenir de la marque spécialisée dans les véhicules électriques, mais le vent semble avoir tourné et l'action ne cesse de tomber semaine après semaine.
Près de 24 % de baisse en un mois pour l'action Tesla
En une seule journée, ce mardi 25 février, le cours de Tesla a chuté de 8,39 % à 302,80 dollars, contre 327 dollars à l'ouverture des marchés. Sur un mois, la chute est encore plus brutale avec 23,76 % de baisse. L'action valait 397,15 dollars à la fin du mois de janvier.
Conséquence de cette crise de confiance des investisseurs : la capitalisation boursière de Tesla fond comme neige au soleil. Hier, celle-ci est passée sous la barre des 1 000 milliards de dollars, un niveau qu'elle n'avait plus atteint depuis novembre 2024.
Si le cours de l'action est de fait plus élevé aujourd'hui qu'il ne l'était durant l'année 2024, cette baisse rapide inquiète les analystes, qui avancent plusieurs explications pour tenter de comprendre la situation.

Des ventes qui patinent, et une valorisation trop haute
Tesla est tout d'abord victime d'une chute massive de ses ventes, et particulièrement en Europe. Si, sur le Vieux Continent, les ventes de véhicules électriques se portent bien, celles de Tesla dévissent avec 50 % de ventes en moins dans la zone UE et 45,2 % si l'on inclut le Royaume-Uni, la Suisse, la Norvège et l'Islande). Cela représente seulement 9.945 véhicules vendus sur le mois de janvier 2025. La sortie récente d'une nouvelle version de la Model Y peut expliquer en petite partie ces volumes faiblards, mais pas seulement.
L'émergence de nouvelles marques sur le marché de la voiture électrique est une autre de ses raisons. On pense bien évidemment au chinois BYD, mais aussi aux constructeurs traditionnels qui disposent de gammes renouvelées régulièrement. Enfin, les déclarations et les actions d'Elon Musk, toujours plus investi auprès de Donald Trump, ne renforcent pas la confiance des actionnaires, qui aimeraient avoir un vrai dirigeant 100 % mobilisé dans le futur de son entreprise.
Enfin, cette baisse s'explique par le ratio cours/bénéfice (ou PER) de Tesla. Plus la valeur de ce ratio est importante, plus les investisseurs s'attendent à une croissance rapide et forte de ses résultats. Celui de Tesla est de 150, c'est le plus élevé du secteur automobile. Si les futurs résultats trimestriels de la marque américaine sont décevants, ce ratio pourrait tout simplement exploser, avec comme conséquence une chute encore plus sévère de sa valorisation en fonction de ses performances.
Elon Musk avait récemment prédit que l’action Tesla serait écrasée « comme un soufflé écrasé par une massue » si les résultats ne se montraient pas à la hauteur. Il a finalement vu juste.
Source : Electrek