Le marché de l'imprimante n'en a pas encore fini avec les controverses liées aux consommables. Dernièrement, c'est le fabricant Brother qui a été accusé par les consommateurs de bloquer les cartouche d'autres marques moins chères.

© Brother
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L'entreprise Brother a-t-elle déployé un nouveau firmware pour vous empêcher d'utiliser des cartouches d'encre moins chères ? La société dément, mais la Toile hausse le ton.

Une mise à jour qui bloque les cartouches tierces

Les fabricants d'imprimantes, tels que HP, Epson, Canon ou Lexmark, ont été au cœur de nombreuses controverses liées à la gestion des cartouches d'encre et de toners. Ces entreprises ont souvent recours à des puces électroniques intégrées dans leurs cartouches pour surveiller les niveaux d'encre, garantir la compatibilité avec leurs imprimantes et parfois bloquer l'utilisation de consommable tiers ou rechargés.

Chez Epson, on se souvient de la mise à jour "poison pill" déployée en 2016 pour bloquer les cartouches de marques différentes. Du côté de HP, plusieurs utilisateurs avaient reçu une erreur "Non-HP Chip Detected" après avoir mis à jour le firmware de l'imprimante. Quant à Lexmark, l'entreprise a vainement tenté d'utiliser des brevets pour empêcher la revente de cartouches reconditionnées.

Cette fois, c'est au tour de Brother. Le constructeur japonais a été accusé d'avoir déployé un nouveau firmware pour bloquer ou dégrader l'impression lorsqu'une cartouche ou un toner d'une autre marque a été détecté. C'est Louis Rossman, un technicien particulièrement porté sur les indices de réparabilité des produits high-tech, qui a mis en lumière cette controverse sur YouTube, notamment après scruté des publications sur Reddit. Un commentaire en particulier mentionne plus précisément le modèle MFC-3750 ainsi que la mise à jour compromettant du firmware en version W1.56. Rossman tient un wiki répertoriant les problèmes rencontrés par les consommateurs.

Brother MFC-3750 © Amazon
Brother MFC-3750 © Amazon

Brother dément

Le magazine ArsTechnica, qui rapporte l'affaire, a pu obtenir une réponse du fabricant nippon face à cette controverse. Ce dernier affirme :

"Nous sommes au courant des récentes fausses allégations suggérant qu'une mise à jour du firmware Brother aurait pu restreindre l'utilisation de cartouches d'encre tierces. Soyez assurés que les mises à jour du firmware Brother ne bloquent pas l'utilisation d'encre tierce dans nos machines."

L'entreprise ajoute être en train de mener une enquête pour "trouver la source de ces fausses allégations afin de garantir que des informations exactes soient disponibles pour nos clients."

L'année dernière, nous rapportions les propos d'Enrique Lores, PDG du groupe HP, lequel affirmait que les blocages mis en place relevaient d'une mesure de sécurité. "Nous avons constaté qu'il est possible d'intégrer des virus dans les cartouches, de passer de la cartouche à l'imprimante, puis de l'imprimante au réseau, ce qui peut créer bien d'autres problèmes pour les clients", déclarait-il ainsi.

En 2022, HP a été condamnée à payer 1,3 million de dollars à des consommateurs européens ayant fait les frais du dispositif Dynamic Security Feature mis en place par le constructeur pour bloquer les cartouches tierces.

Reste à savoir si l'affaire Brother prendra de l'ampleur ou si le constructeur saura adresser ces problèmes.