Annoncée comme le nec plus ultra des puces Apple Silicon, la M3 Ultra suscite l'interrogation. Les premiers benchmarks révèlent des performances en retrait face à la M4 Max, soulevant des questions sur sa pertinence.

Alors que le monde de la tech anticipait l'arrivée d'une hypothétique M4 Ultra, Apple a surpris en dévoilant la M3 Ultra, aux côtés d'un nouveau Mac Studio. Cette puce, supposée incarner le summum de la puissance de la firme de Cupertino, se retrouve pourtant au centre d'un paradoxe. Dans la même veine que le MacBook Air M4 également annoncé cette semaine, la M3 Ultra interroge sur son positionnement face à une gamme M4 déjà bien établie.
Des performances en retrait ?
Les premiers résultats de benchmarks pour la M3 Ultra ont commencé à émerger et le constat est nuancé. Les tests Geekbench 6 révèlent un score monocœur de 2754 et un score multicœur de 21194 pour la M3 Ultra. Si ces chiffres restent impressionnants, ils peinent à réellement surpasser le M4 Max, notamment en monocœur. En effet, le M4 Max se positionne comme le roi de la performance monocœur sur Geekbench 6, dépassant même le Core Ultra 9 285K et le Ryzen 9 9950X. Cette situation est d'autant plus surprenante que la M3 Ultra est censée représenter un bond en avant significatif par rapport à la génération précédente.

Ce qui interpelle, c'est l'écart générationnel apparent entre la M3 Ultra et le reste de la gamme Apple Silicon. Alors que les puces M4, M4 Pro et M4 Max sont déjà sur le marché ou récemment annoncées, la M3 Ultra semble accuser un léger retard. Apple propose désormais deux options de System on a Chip (SoC) pour le Mac Studio : la M4 Max et la M3 Ultra. Ce choix met en lumière une concurrence interne inédite, où la puce a priori inférieure sur le papier (M4 Max) pourrait se montrer plus performante dans certains scénarios d'utilisation courante. Notebookcheck confirme cette tendance en indiquant que la M4 Max excelle particulièrement dans les tâches monocœur.
La RAM et la bande passante comme arguments massues
Face à ces benchmarks mitigés, il est crucial de comprendre les atouts spécifiques de la M3 Ultra. Sa véritable force réside dans sa capacité à gérer des charges de travail extrêmement gourmandes en mémoire vive (RAM). Avec une configuration maximale atteignant 512 Go de RAM et une bande passante mémoire de 800 Go/s, la M3 Ultra s'adresse à une niche de professionnels très exigeants. Ces spécifications colossales deviennent des arguments de poids pour des domaines comme l'intelligence artificielle (IA) et le traitement de modèles de langage (LLM), où la RAM et sa vitesse d'accès constituent des goulots d'étranglement bien connus.
Pour ces utilisateurs spécifiques, la M3 Ultra pourrait donc se révéler être un investissement pertinent. Elle permet de manipuler des ensembles de données massifs et de réaliser des calculs complexes avec une fluidité accrue. Si les benchmarks généralistes ne mettent pas toujours en évidence cet avantage, il est probable que dans des scénarios d'utilisation très précis, la M3 Ultra démontre sa supériorité. Il convient donc de nuancer le verdict initial des benchmarks et de considérer les besoins spécifiques de chaque utilisateur avant de tirer des conclusions hâtives.
La M3 Ultra ne semble pas être la claque attendue en termes de performances brutes, du moins si l'on se fie aux premiers benchmarks. Cependant, il serait réducteur de la considérer comme une déception. Apple a clairement ciblé une clientèle professionnelle très spécifique avec cette puce, mettant l'accent sur la capacité mémoire et la bande passante plutôt que sur un gain de performance généralisé. L'avenir nous dira si cette stratégie s'avérera payante et comment Apple ajustera sa gamme de puces Silicon dans les prochaines générations.
Source : Mac Rumors
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