Rebelote. L'alunisseur privé Athena de l'entreprise Intuitive Machines a réussi à se poser sur la Lune, mais il semblerait qu'il soit couché sur le flanc… Comme son prédécesseur Odysseus.

Athena, l'alunisseur d'Intuitive Machines. © Intuitive Machines
Athena, l'alunisseur d'Intuitive Machines. © Intuitive Machines

Le sort s'acharne sur l'entreprise basée à Houston, dans le Texas. Si l'année dernière, son atterrisseur Odysseus est devenu le premier engin privé à se poser à la surface de la Lune, ce fut un succès en demi-teinte. L'appareil s'est en effet retrouvé couché sur le côté, l'empêchant d'accomplir la plupart de ses missions.

Avec Athena, qui est basé sur la même architecture, la société a pris d'immenses précautions : pas question de reproduire les mêmes erreurs. Et malgré toute une batterie de tests avant la descente finale, les équipes d'Intuitive Machines n'ont pas pu éviter une nouvelle déconvenue.

Bis repetita

« Nous ne pensons pas avoir adopté la bonne attitude à la surface de la Lune une fois de plus », a regretté Steve Altemus, son P.-D.G., lors d'une conférence de presse. Car d'après les relevés d'une unité de mesure inertielle située à l'intérieur du véhicule, Athena est probablement couché sur le flanc. Tout s'était pourtant bien passé depuis son lancement par un Falcon 9 fin février.

Le problème serait dû à l'altimètre laser de l'atterrisseur, comme pour la mission précédente. Les lectures du système étant brouillées par des interférences, le module a peiné à déterminer précisément sa distance par rapport à la surface lunaire. Il a, en conséquence, effectué une partie de sa descente sans connaître sa position par rapport au sol, compliquant un alunissage en douceur.

Pour l'heure, on ignore encore l'impact de ce dysfonctionnement sur la mission d'Athena, appelée IM-2, mais les répercussions pourraient être dramatiques. Car son enjeu scientifique est de taille, notamment pour préparer l'arrivée des astronautes dans le cadre du programme Artemis.

Athena en orbite lunaire. © Intuitive Machines
Athena en orbite lunaire. © Intuitive Machines

Des missions scientifiques cruciales

L'expérience PRIME-1, par exemple, a pour objectif d'explorer le terrain et la glace dans la région de Mons Mouton, site d'alunissage potentiel pour les astronautes de la mission Artemis 3. Le petit robot sauteur Micro Nova Hopper, lui, doit examiner les cratères se trouvant dans l'ombre permanente, avec le but d'y détecter de l'hydrogène.

Le rover MAPP doit, pour sa part, se consacrer à l'exploration, tandis que le spectromètre MSolo devrait analyser la composition chimique du site. Athena a aussi pour mission de déployer le système de communication de surface lunaire (LSCS) de Nokia, c'est-à-dire le tout premier réseau 4G/LTE sur notre satellite. Des essais qui sont pour le moment en suspens.

Un autre alunissage il y a quelques jours

La mission IM-2 s'inscrit dans le cadre du CLPS, ou Commercial Lunar Payload Services, de la NASA. À travers ce programme, l'agence spatiale engage des entreprises pour envoyer des petits atterrisseurs et des rovers sur la Lune avec le but de fournir des charges utiles, rapides, abordables et fréquentes sur le satellite. Tout cela, bien entendu, avec le retour de l'être humain sur le satellite en ligne de mire.

Il y a quelques jours, le module Blue Ghost de la start-up Firefly Aerospace parvenait à se poser sur la Lune, une mission également facilitée par le CLPS. « Il s'agit d'une communauté. Nous partageons tous les succès des uns et des autres. Et nous compatissons tous aux défis des uns et des autres », estime Nicola Fox, administratrice associée de la direction des missions scientifiques de la NASA.