Une startup américaine basée à San Francisco annonce que son GPU Zeus est 10 fois plus puissant que le GPU qui anime les récentes GeForce RTX 5090.
Bolt Graphics a sans doute fait l'une des annonces les plus marquantes, les plus étonnantes aussi, de cette semaine en présentant – de manière assez sommaire – ses travaux autour d'un GPU baptisé Zeus.
Il serait considérablement plus puissant que le dernier GPU signé NVIDIA, mais avec un une contrainte majeure : Zeus n'est capable de dominer le GPU RTX 5090 que sur des charges ray tracing et de calcul FP64, car il ne peut prendre en charge les techniques de rendu traditionnelles.
Un GPU multi-chiplet en trois variantes
Basée à Sunnyvale en Californie, Bolt Graphics vient d'agiter le monde du GPU en annonçant la puce Zeus. Une puce capable de gérer de la mémoire évolutive et une interface intégrée, mais ce sont les affirmations relatives à la puissance du GPU qui ont fait le plus de bruit.
Dans des charges de travail sur du ray tracing, Zeus serait effectivement en meure d'offrir des performances 10 fois supérieures à celles du GPU qui anime les GeForce RTX 5090, pourtant déjà une bête de course. Pour sa conception, la firme Bolt Graphics se repose sur une architecture multi-chiplet, de plus en plus souvent utilisée aujourd'hui.
Le Zeus 1c26-032 d'entrée de gamme dispose ainsi d'une seule unité de traitement dotée de 32 Go de mémoire LPDDR5X offrant une bande passante de 273 Go/s. La puce peut aussi être couplée à 128 de DDR5 via deux slots SO-DIMM (80 Go/s).
Autre information utile, le GPU Zeus dispose d'un chiplet en charge des entrées/sorties doté d'un port QSFP-DD pour du réseau 400/800 GbE, deux emplacements PCIe Gen 5 x16 et un port GbE pour la gestion BMC. Le lien entre le chiplet GPU et le chiplet E/S est en 256 Go/s.
Le RTX 5090 largement dépassé
Plus avancé, le GPU Zeus 2c26-064/128 dispose de deux unités de traitement Zeus associées à un chiplet E/S capable de prendre en charge 64 ou 128 Go de mémoire LPDDR5X. Il y a toutefois encore plus musclé avec la variante la plus puissante, le Zeus Zeus 4c26-256.
Là, on parle de l'intégration de quatre unités de traitement, de quatre chiplets E/S, de 256 Go de LPDDR5X et de jusqu'à 2 To de mémoire DDR5. Bolt Graphics insiste sur le fait que son Zeus favorise la quantité de mémoire sur la bande passante afin de gérer un volume de données plus important pour effectuer des rendus ou des simulations plus complexes. Les ports réseau 400 GbE et 800 GbE sont là pour la transmission plus rapide de ces grandes quantités de données.
Bolt Graphics souligne que les rendus de haute qualité, le ray tracing et le calcul sont les domaines d'action principaux de Zeus. De fait, même le modèle d'entrée de gamme, le Zeus 1c26-32, offre des performances de calcul FP64 bien supérieures à celles de la GeForce RTX 5090 : on parle ici de jusqu'à 5 TFLOPS contre 1,6 TFLOPS pour la puce NVIDIA.
De la même manière, les performances en ray tracing n'ont pas grand-chose de comparable : Bolt Graphics avance 77 Gigarays pour sa puce la plus simple contre 32 Gigarays sur la GeForce RTX 5090. Mieux, tout cela se fait avec une consommation électrique bien plus modérée. La startup avance ici 120 Watts pour sa puce d'entrée de gamme contre 575 W chez NVIDIA. De fait, en plus d'être plus performant, Zeus est aussi bien plus efficace.
Pas près de le voir sur nos cartes graphiques
Hélas, il y a un « mais » de taille pour nous autres usagers grand public. Un mais qui rend pour ainsi dire impossible l'intégration du GPU à de futures cartes graphiques à même de détrôner GeForce et Radeon.
En effet, le GPU Zeus ne domine le GPU de la GeForce RTX 5090 que sur des charges de travail bien particulières : le ray tracing et le calcul FP64. Plus important encore, il ne prend pas en charge les techniques de rendu traditionnelles et ne pourrait donc pas remplacer les GPU auxquels nous sommes habitués sur des cartes graphiques utilisables dans nos PC.
Il faut aussi savoir que contrairement à ce que peuvent faire AMD, Intel ou NVIDIA avec leurs GPU – lesquels s’appuient sur des architectures à jeu d'instructions propriétaires, Bolt Graphics s'appuie sur le RISC-V ISA, un jeu d'instruction open source l'explique la startup sur des diapositives publiées par ServeTheHome.
Enfin, il est intéressant de noter que d'au-delà de toutes ces informations, à aucun moment Bolt Graphics n'a mentionné les termes intelligence artificielle. Ce faisant, la startup prend le contre-pied de tous les acteurs majeurs du monde du GPU et nous rappelle qu'aussi importante soit-elle, l'IA ne fait pas tout.
02 mars 2025 à 13h15
Sources : ServeTheHome, Tom's Hardware
