L'administration Trump maintient fermement la pression judiciaire pour contraindre Google à se séparer de son navigateur phare. Malgré le changement à la Maison Blanche, le Département de la Justice américain poursuit l'offensive antitrust engagée contre le géant de Mountain View.

Google Chrome Logo - © Growtika / Unsplash
Google Chrome Logo - © Growtika / Unsplash

En août dernier, Google a été reconnu coupable d'abus de position dominante sur le marché des moteurs de recherche par le juge Amit P. Mehta. Le géant technologique avait alors proposé diverses mesures correctives pour éviter un démantèlement, notamment concernant ses accords avec les fabricants d'appareils. Mais ces concessions n'ont visiblement pas suffi à convaincre les autorités américaines qui maintiennent leur exigence la plus radicale : la vente forcée de Chrome.

Google Chrome
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7.8 / 10

Une bataille juridique qui transcende les clivages politiques

Contrairement aux attentes de nombreux analystes qui prévoyaient un assouplissement de la position américaine après l'élection présidentielle, l'administration Trump semble déterminée à poursuivre l'offensive antitrust. Le Département de la Justice maintient sa position ferme concernant la cession du navigateur Chrome, considéré comme un élément clé du « monopole » de Google dans la recherche en ligne.

Cette continuité dans la politique antitrust américaine démontre que la question dépasse les clivages partisans habituels. La position dominante de Google, avec Chrome qui détient près de 67% des parts de marché mondial des navigateurs fin 2024, reste perçue comme une menace pour la concurrence équitable dans le secteur numérique.

Les négociations entre Google et les autorités américaines se poursuivent dans un climat tendu, alors que la firme avait déjà présenté un document de 12 pages détaillant ses propositions d'assouplissement sans accepter la cession de son navigateur vedette.

Une résistance farouche de Google face au démantèlement

Face à cette pression maintenue, Google continue de faire valoir que la séparation de Chrome nuirait à l'innovation technologique et à la sécurité des utilisateurs. La firme soutient être la seule capable de maintenir efficacement le navigateur, notamment dans sa dimension open source.

Google Chromium Logo - © Unsplash

« Peu d'entreprises auraient la capacité ou la motivation à maintenir Chrome open source, ou à investir dans ce projet au même niveau que nous le faisons », rappelle Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires chez Google, une position que l'entreprise défend avec constance depuis les premières menaces de démantèlement.

L'issue de cette bataille juridique aura des répercussions bien au-delà du simple cas de Chrome. Elle pourrait modifier en profondeur la manière dont les géants technologiques gèrent leurs écosystèmes et établir un précédent majeur dans l'application des lois antitrust à l'ère numérique.

Le juge Mehta a jusqu'au 5 septembre 2025 pour rendre son verdict définitif sur les mesures à imposer à Google. Entre-temps, Chrome continue paradoxalement de renforcer sa domination sur le marché des navigateurs, malgré les incertitudes qui entourent son avenir. Le monde technologique retient son souffle face à une décision qui pourrait redessiner durablement le paysage numérique global.

Source : Wired