La stratégie d'investissement de Google dans l'IA s'avère bien plus profonde que préalablement annoncée. Des documents judiciaires récemment obtenus révèlent que le géant de Mountain View détient une participation de 14% dans Anthropic, la société derrière Claude, et s'apprête à y injecter 750 millions de dollars supplémentaires cette année.

Claude logo - © Anthropic
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L'écosystème de l'intelligence artificielle est marqué par une course effrénée où les géants technologiques multiplient les investissements stratégiques. Après avoir annoncé en janvier dernier un nouvel investissement d'un milliard de dollars dans Anthropic, Google jouait déjà sur plusieurs tableaux dans sa confrontation avec Microsoft et OpenAI. Cette nouvelle révélation concernant l'ampleur réelle de son implication dans Anthropic lève le voile sur une stratégie bien plus complexe qu'il n'y paraissait.

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Un partenariat plus profond que prévu

Les liens entre Google et Anthropic se révèlent bien plus étroits que ce qui avait été communiqué publiquement. Selon des documents judiciaires obtenus par le New York Times, Google détient une participation de 14% dans la startup spécialisée en IA. Cette participation représente un investissement total dépassant désormais les 3 milliards de dollars.

Google prévoit également d'injecter 750 millions de dollars supplémentaires dans Anthropic cette année via un accord de dette convertible. Cette information contraste avec les annonces précédentes qui mentionnaient un investissement total de 2 milliards, puis un milliard supplémentaire en janvier 2025.

Cette stratégie d'investissement parallèle soulève des questions sur le positionnement de Google qui développe activement sa propre technologie Gemini tout en finançant discrètement l'un de ses principaux concurrents. Une approche qui pourrait être interprétée comme une couverture des risques face aux incertitudes du marché de l'IA.

Une valorisation qui s'envole pour Anthropic

Anthropic continue sa progression fulgurante avec une récente levée de fonds de 3,5 milliards de dollars en Serie E. Cette opération, menée par Lightspeed Venture Partners, a porté la valorisation post-money de l'entreprise à 61,5 milliards de dollars, confirmant son statut de poids lourd de l'IA générative.

La startup a également atteint un chiffre d'affaires annualisé d'environ 1 milliard de dollars en décembre dernier. Une performance impressionnante qui représente une multiplication par dix de ses revenus en un an, principalement tirés par les ventes aux entreprises.

Ce succès commercial s'explique notamment par le lancement récent de Claude 3.7 Sonnet et Claude Code, des modèles qui placent Anthropic parmi les leaders du secteur. L'entreprise s'est particulièrement démarquée dans le domaine de la programmation, où ses capacités de codage ont établi de nouvelles références.

Une indépendance questionnée face aux géants tech

La position d'Anthropic comme acteur « indépendant » du monde de l'IA mérite désormais d'être nuancée. Outre l'investissement massif de Google, la startup a également reçu jusqu'à 8 milliards de dollars d'Amazon, qui est devenu son « principal partenaire cloud et d'entraînement ».

Malgré ces liens financiers étroits, Google ne dispose ni de droits de vote, ni de siège au conseil d'administration, ni de contrôle direct sur Anthropic. Cette configuration préserve théoriquement l'autonomie opérationnelle de l'entreprise fondée par d'anciens cadres d'OpenAI.

Cette double affiliation soulève néanmoins des interrogations légitimes sur l'avenir d'Anthropic. La startup peut-elle maintenir une véritable indépendance face à ces géants qui financent massivement son développement ? Une question d'autant plus pertinente que Google aurait utilisé Claude pour évaluer et améliorer son propre modèle Gemini.

Source : Tech Crunch

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