Drakensang d'encre à l'octet
Comme dans tout jeu de rôle papier, les choses commencent par la création de son personnage. En effet, même s'il sera possible de recruter trois autres compagnons de route ultérieurement, seul notre personnage devra être défini. On regrettera d'emblée le manque de personnalisation, car cette création se limite à la classe de personnage (qui détermine automatiquement son ethnie : Semiréalmiens, Tulamide, Thorvalien, Elfe ou Nain) et à son patronyme (aléatoire ou manuel). Par contre, le choix des classes est vaste avec une vingtaine de possibilités (guerrier, mage de combat, bandit, voleur, metamage, pirate, forestier, combattant ou sapeur n'en sont qu'un faible aperçu). Un mode expert est bien présent, mais ne sert qu'à voir l'inventaire, les talents (normaux, de combat, spéciaux et de mage) et les recettes (alchimie, forge et archerie) de notre personnage sans modifications possibles. Le bouton droit de la souris permet d'avoir un descriptif des caractéristiques ou des talents. Disponible à tout moment en cours de partie cette fiche explicative détaillée permet de se familiariser avec les règles et les formules de calculs de l'Oeil Noir. Basé sur les règles de la quatrième édition, une fiche de personnage fidèle et complète nous est proposée.Notre héros créé, nous découvrons par l'intermédiaire d'un courrier que l'un de nos amis souhaite nous rencontrer dans la ville de Ferdok. Malheureusement, une série de meurtres mystérieux sévit et les accès à la ville sont bloqués, sauf à prouver que nous sommes dignes de confiance en trouvant des personnes pouvant témoigner de notre probité. C'est donc dans un petit village en lisière de la forêt que nous faisons nos premiers pas, discutons avec de nombreux personnages non joueur et obtenons nos premières quêtes qui nous conduisent immanquablement à nos premiers affrontements contre la faune locale (ours, sangliers, loups ou rats-loup), mais aussi contre des brigands. La flore quant à elle n'est pas présente uniquement pour rendre les lieux plus réalistes, mais pourra être cueillie, aussi bien dans le but de rendre service, que dans celui de préparer ses propres baumes de soins.
Si les premières impressions font très rapidement penser à ce bon vieux et cultissime Baldur's Gate, malgré une représentation entièrement en 3D, ou au premier Neverwinter Nights, le titre propose également une interface proche des titres massivement multijoueurs à la mode en ce moment de même que quelques-uns de leurs principes. Ainsi, en bas de l'écran se trouve une barre dans laquelle viendront se placer les techniques spéciales utilisables en combat. Emprunté à Baldur's Gate, le jeu se met en pause au début du combat pour permettre de faire ses choix tactiques. Il est possible de mettre en pause à tout moment manuellement ou de demander à ce que cette dernière intervienne automatiquement à chaque début de round. Il est heureusement possible de la supprimer intégralement.
Deux éléments sont à distinguer. Les points d'aventure qui permettent de changer de niveau une fois une certaine quantité atteinte et les points d'expérience qui peuvent être dépensés à tout moment pour améliorer ses caractéristiques ou ses talents. Car ces derniers jouent un rôle très important. En effet, impossible de dépecer un animal ou de récolter une plante si les talents zoologie ou herboriste ne sont pas connus et, une fois ces derniers appris, encore faut-il leur attribuer des points d'expérience pour réussir sa tentative (un seul essai possible). De même, les points de vie n'augmentent pas automatiquement à chaque changement de niveau (le rythme de progression est assez lent), mais il faut attribuer un certain montant de points d'expérience de plus en plus important pour ajouter un point de vie supplémentaire. L'équilibre est donc à trouver entre talents et caractéristiques. Ce système permet de choisir un personnage de base et de le former dans la direction que nous souhaitons et non en fonction d'un archétype prédéfini et immuable (qui a dit Donjons & Dragons ?).
Essentiellement basé et axé sur les talents et les principes de calculs des règles de l'Oeil Noir, Drakensang semble peut-être trop calqué sur une mécanique de jeu version papier. La volonté est peut-être celle de se rapprocher le plus fidèlement possible d'une partie réelle. Le titre présente un aspect nostalgique qui plaira certainement aux amateurs de Baldur's Gate ou de Neverwinter Nights mais risque de laisser indifférents ceux désirant plus de rythme dans un jeu de rôle sur ordinateur. Le jeu étant déjà sorti chez nos voisins allemands, il y a très peu de chances que les quelques points à améliorer le soient. En tout état de cause et malgré le rythme un peu lent de l'histoire et de l'action, Drakensang reste prometteur et très agréable à parcourir.