Ankh-ore une histoire à dormir debout ?
Dès les premières minutes de jeu, l'inspiration « lucasienne » des développeurs de Deck 13 ne fait absolument aucun doute. Le jeu s'ouvre effectivement sur une petite séquence à l'intérieur d'une pyramide. Assil, le héros de l'aventure, et deux de ses amis ont pénétré dans le bâtiment afin de se faire une petite soirée sympa en buvant quelques bières et en se racontant des histoires effrayantes. Même si on ne rit pas aux éclats, l'humour est omniprésent dans cette introduction où les héros s'aperçoivent qu'ils ont oublié le décapsuleur et où une momie en veut à Assil d'avoir cassé quelques vieilles urnes... sacrilège qui d'ailleurs sert de point de départ au scénario du jeu comme nous allons le voir très bientôt. L'introduction se termine ensuite par un petit générique très dansant, et si la musique ne vaut clairement pas celle de Monkey Island, le résultat est plutôt sympa.Le souk de la ville est peuplé d'habitants hauts en couleurs
Cette introduction terminée, l'aventure peut réellement commencer et cela ne débute pas vraiment sous les meilleurs auspices pour Assil. La momie dont nous venons de parler l'a plus ou moins maudit et seul le Pharaon, personnage difficile à rencontrer entre tous, peut le guérir. En outre, mais ça, le joueur l'ignore encore à ce stade du jeu, Assil a récupéré dans la pyramide ce qu'il pense être un décapsuleur. Il s'agit en fait de l'Ankh du titre (mais si, Ankh : Une Aventure Égyptienne), un objet mystique convoité par de nombreux individus pas franchement recommandables... Mais pire que tout ça, Assil s'est fait pincer par son architecte de père. Du coup, il se retrouve puni et contraint de rester dans sa chambre : pas vraiment le meilleur moyen de rencontrer le Pharaon pour lever cette stupide malédiction qui a déjà commencé à lui dessiner un drôle de tatouage sur la main.
Ensuite, toute l'aventure se déroule de manière on ne peut plus classique pour un titre de ce genre. Assil doit tout d'abord trouver un moyen de s'échapper de chez lui en utilisant tous les objets qui peuvent traîner dans sa chambre. Il se promènera ensuite dans le souk de la ville, ira éventuellement rendre visite aux gardes du Pharaon ou tentera une balade sur le Nil et une visite dans le désert ou au Sphinx, mais il devra surtout résoudre toutes sortes de problèmes plus farfelus les uns que les autres. Ces problèmes sont rarement difficiles, mais comme ils ne font pas tous appel à la logique, il faut parfois user du traditionnel passage en revue de toutes les possibilités. On regrettera également que les objets ou les différentes entrées / sorties des lieux ne soient pas toujours très faciles à identifier. Pour s'en sortir, il faut alors balayer sans précipitation toute la zone de jeu pour trouver l'objet / lieu qui nous avait encore échappé.
De jolis paysages, des décors variés et des énigmes pas trop complexes : l'aventure pour tous en somme !
Indiscutable, ce défaut ne doit pas être exagéré d'autant qu'il est commun à presque tous les jeux d'aventure « point & click ». Il s'agit toutefois de la raison pour laquelle certains joueurs n'accrochent pas à ce style et il convient donc une fois de plus de le signaler. Pour compenser, Ankh a heureusement d'autres atouts en plus de son excellente prise en main et de la relative simplicité des énigmes proposées. Le plus évident d'entre eux est bien sûr l'humour et même si on ne rit pas à gorge déployée, on sourit régulièrement pour ne pas dire souvent aux mésaventures d'Assil. Il faut dire que les développeurs ont abondamment joué sur les anachronismes (le chameau-matic, la lampe à huile 40 Watts...) et sur les références (Indiana Jones, Terry Pratchett...) pour tenter de rendre l'aventure aussi sympathique que possible : exception faite de la fin qui arrive un peu rapidement, ils y sont d'ailleurs parvenus.
Conclusion
Les développeurs ont très bien intégré les multiples clins d'oeil et, pour ne rien gâcher, la réalisation est plus que correcte. Le dessin est joli, les décors assez variés (ville, désert, oasis, sphinx...) et on prend beaucoup de plaisir à arpenter l'ancienne Égypte pour aider l'infortuné Assil. En fait, Ankh souffre seulement de la comparaison avec les légendes du genre. Il joue la carte de l'humour, mais reste finalement sage dans son « délire », les énigmes sont presque trop simples, mais surtout, la durée de vie est en retrait. Les joueurs habitués le termineront en moins de dix heures alors que les plus occasionnels pourront doubler ce chiffre. Alors bien sûr, cela semblera peu aux amateurs, mais il faut bien s'arrêter à un moment et compte tenu du prix demandé par Micro Application (moins de 35 euros), Ankh est une bonne affaire.
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