Accusée de contourner la politique de confidentialité des données de navigation d'Apple, Meta fait face à un nouveau procès.
Nouveau procès pour l'entreprise de Mark Zuckerberg. Et une nouvelle fois, c'est de la collecte et de la gestion de données personnelles qu'il est question. Meta est en effet accusée d'avoir contourné les protections des appareils Apple grâce aux applications Facebook et Instagram, pour continuer à surveiller la navigation de ses utilisateurs.
Meta à nouveau accusée de récolter des données de navigation indues
Depuis septembre 2020 et la sortie d'iOS 14, Apple a rendu beaucoup plus difficile le suivi de la navigation de ses utilisateurs par des tiers. Sa politique ATT (Application Tracking Transparency) impose en effet aux applications extérieures de recevoir un consentement explicite pour le pratiquer, empêchant tout tracking par ailleurs. Et la bonne réputation d'Apple en matière de gestion des informations de ses utilisateurs pouvait légitimement laisser penser à ces derniers que cette politique serait respectée. C'était sans compter sur Meta, qui ne peut se vanter d'être aussi crédible en la matière.
Et, selon une action collective en justice contre le géant américain, cela n'a pas été le cas. La maison mère de Facebook et Instagram est en effet accusée d'avoir contourné, via ces deux applications, la politique d'Apple pour pouvoir continuer à suivre la navigation d'utilisateurs n'ayant pas donné leur accord.
Meta se justifie au nom de l'expérience utilisateur
C'est à Félix Krause, chercheur en sécurité des données et ancien ingénieur de chez Google, que l'on doit cette découverte. Il explique sur son site que Facebook et Instagram, qui disposent de leur propre moteur de recherche inclus dans l'application, injectent un code Javascript dans chaque page internet visitée. Ce code permet à Meta de suivre avec précision la navigation et la moindre action ainsi effectuée. Théoriquement, Meta aurait même accès aux mots de passe et informations bancaires des utilisateurs qui auraient le malheur d'utiliser ses applications.
Pour Meta, qui ne conteste pas ces révélations, ce code a simplement pour but de proposer une expérience plus personnalisée à ses utilisateurs, notamment en termes de publicité ciblée. Une réponse classique, apportée à chaque fois que l'entreprise doit se justifier pour ce type de pratique. Et qui, surtout, contourne ouvertement la politique d'Apple, qui n'a pas encore réagi au moment de la rédaction de cet article. Pour éviter cela, Krause conseille donc aux utilisateurs d'utiliser Safari pour toute navigation hors des deux applications concernées.
À ce stade, il ne s'agit plus d'un accident ou d'une erreur isolée, et l'entreprise de Mark Zuckerberg va avoir de plus en plus de mal à se justifier si les révélations continuent (ou plutôt, quand elles continueront). Les amendes, pourtant massives, qui lui sont infligées à répétition ne suffisent apparemment pas à entamer la rentabilité de son modèle économique et la forcer à revoir sa copie.