Entre les coups et les trébuchements, le smartphone devient la source de nombreux accidents outre-Atlantique.
Parue dans une revue spécialisée en chirurgie de la tête et du cou, l'étude souligne une évolution des comportements induite par l'arrivée du smartphone.
76 000 cas d'accidents estimés en 20 ans
C'est la conclusion d'une étude très sérieuse : depuis 2007 et leur arrivée sur le marché, le nombre d'accidents impliquant des smartphones a sensiblement augmenté.Chirurgien de la tête et du cou à la New Jersey Medical School, Boris Paskhover a recensé les cas d'accidents impliquant un smartphone dans 100 hôpitaux américains entre 1998 et 2017. Résultat des comptes : 2 501 accidents. Partant de cette base, ces équipes ont pu estimer le nombre total d'accidents, sur 20 ans et dans l'ensemble du pays, à 76 043.
Spoiler : le nombre d'accidents augmente de manière quasi-constante à partir de 2010. Sur cette même période, le pourcentage d'Américains possédant un smartphone est passé de 20 à 62 %. Coïncidence ?
Par ailleurs, Boris Paskhover estime que le nombre d'accidents est largement sous-estimé : « Si quelqu'un marche dans la rue et qu'il tombe, il ne dira jamais qu'il a fait l'idiot en regardant son téléphone. Il dira juste qu'il a trébuché et qu'il est tombé ». On y pensera.
Accidents au volant et Pokemon GO : l'hyperconnexion en question
Pour affiner son analyse, les responsables de l'étude ont classé les accidents en deux catégories : d'une part les accidents directs et mécaniques, comme un coup asséné avec un smartphone (non, on ne plaisante pas). D'autre part les accidents indirects, à l'image de deux personnes se percutant parce qu'elles étaient distraites par leur smartphone.Les accidents directs concernent surtout de jeunes patients (82 % ont moins de treize ans), alors que les personnes de plus de 50 ans, elles, seraient davantage concernées par la seconde catégorie d'accidents.
Pour Boris Paskhover, le plus préoccupant reste l'augmentation constante d'accidents indirects. Du téléphone au volant, à Pokemon Go, en passant par le chaland scotché à son écran, les différents cas de figure d'accidents témoignent du pouvoir de distraction du smartphone, et de l'hyperconnexion qui gagne petits et grands.
« Combien de fois voyez-vous des gens se cogner en marchant ? » s'interroge le chirurgien. « Il est évident que les gens ne lisent plus un magazine dans la rue, mais qu'ils lisent un article sur leur téléphone ».
Si l'étude fait sourire, elle met aussi en évidence une nouvelle forme de danger, dont les conséquences sont parfois désastreuses. Pour rappel : en France, près d'un accident mortel sur dix serait lié à l'utilisation du smartphone.
Sources : The Verge, Statista