Le plan d'investissement devrait être annoncé avant la fin de cette semaine, selon Reuters. L'agence, qui s'appuie sur trois sources proches du dossier, indique que Sony obtiendra une participation de 10% du spécialiste des appareils médicaux et photographiques, Olympus. Alors que la presse japonaise évoquait en début de semaine dernière un investissement de 492 millions de dollars, celui-ci serait plutôt de 642 millions.
Si l'annonce est confirmée, Sony deviendra ainsi le principal actionnaire d'Olympus, devant la compagnie d'assurance Nippon Life Insurance (8,4%), la banque Mitsubishi (4,98%), la banque Sumitomo Mitsui (3,13%) et l'État de Singapour (2,55%) - 27% des actions se partageant entre des investisseurs privés. L'accord prévoirait également que Sony dispose d'un représentant au conseil d'administration d'Olympus à compter de l'an prochain.
Les deux groupes devraient ainsi s'associer dans le cadre d'une coentreprise afin de développer de nouveaux équipements médicaux, domaine où le géant japonais de l'électronique grand public « cherche à se diversifier pour compenser ses pertes dans la fabrication de téléviseurs ». Des difficultés qui ont conduit Standard & Poor's à dégrader d'un cran la note à long terme de Sony, à « BBB », avec une perspective de risque négative.
De son côté, Olympus souffre d'un manque de trésorerie de 1,36 milliard de dollars et a annoncé la suppression de 2 700 postes. Le groupe, qui a déjà entamé une rationalisation de sa production sur le segment de l'imagerie, serait attaché à son indépendance. Selon l'agence, il « rechigne à s'associer à des concurrents trop proches, tels que le fabricant d'équipements médicaux Terumo ou le spécialiste de la photo Fujifilm Holdings ».
Olympus avance également sur le plan judiciaire. Trois anciens dirigeants ont plaidé coupable, mardi. « L'entière responsabilité me revient », a déclaré l'ancien président de la société, Tsuyoshi Kikukawa. Les trois hommes risquent dix ans de réclusion et le groupe pourrait écoper d'une amende de 1,3 million de dollars. Le scandale financier avait éclaté lors du départ de l'ancien p-dg en octobre 2011, Michael Woodford. Il avait découvert que la société falsifiait ses comptes depuis les années 1990 pour masquer de mauvais investissements.