Décidément, Amazon en prend pour son grade en France depuis quelques jours. Les attaques et menaces à son encontre se multiplient, et viennent aussi bien de la classe politique que du monde associatif.
Alors que le Black Friday a déjà commencé chez Amazon pour arriver à son apogée vendredi prochain, la contestation monte à l'encontre du groupe de commerce en ligne américain.
Une taxe sur les livraisons
Déjà accusé par Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d'Etat chargé du numérique, de détruire plus d'emplois qu'il n'en crée, le groupe Amazon est aussi pointé du doigt pour son empreinte écologique. Anne Hidalgo, Maire de Paris, son adjoint à l'urbanisme Jean-Louis Missika, et Ariel Weil, Maire du 4e arrondissement, annoncent dans une tribune publiée par Le Monde vouloir appliquer le « principe pollueur-payeur » à l'échelle de la ville. « La loi doit autoriser les collectivités à créer une éco-redevance qu'elles pourront imposer à la livraison à domicile », estiment-ils, alors qu'une telle mesure pensée au niveau national a longtemps été débattue sans jamais voir le jour.Autre changement que souhaite initier la municipalité de Paris : une limitation des livraisons dans certains quartiers. Les plateformes concernées devront ainsi respecter des tranches horaires. Elles devront également réserver des « places de livraison » au préalable, limitant de facto le nombre de véhicules de livraison autorisés dans une zone en même temps.
Un casse-tête à venir pour les commerçants et leurs partenaires si une telle mesure est véritablement mise en place. Ce volet ne vise en effet pas seulement Amazon mais aussi d'autres services de livraison, de type Uber Eats.
Les associations montent aussi au créneau
Et ce n'est pas fini pour Amazon. Le groupe est directement ciblé dans un rapport conjoint de l'association Attac, connue pour ses actions choc contre les grands groupes américains qui ne payent pas leurs impôts en France, de l'ONG Les Amis de la Terre, promouvant la protection de l'humain et de l'environnement, ainsi que de l'union syndicale Solidaires. Les trois entités dénoncent « l'impunité fiscale, sociale et environnementale » dont bénéficierait le géant du e-commerce.Côté fiscalité, Amazon est accusée dans ce document d'avoir sous-déclaré son chiffre d'affaires en France à hauteur de 58 % pour l'année 2017. Sa plateforme de Cloud, AWS, numéro 1 mondial du secteur, aurait quant à elle émis en 2018 autant de gaz à effet de serre qu'un pays comme le Portugal. Et ce n'est pas prêt de s'arranger puisqu'Amazon doit annoncer en 2020 un nouveau service de Cloud gaming.
Pour rappel, la firme de Seattle s'est engagée à lutter contre le changement climatique en septembre 2019.
Source : Le Monde