Après la santé, la CNIL propose un nouveau « bac à sable », cette fois consacré au domaine de l'éducation. L'objectif ? Retenir cinq projets qui, selon l'autorité, proposeront les meilleurs outils numériques utilisés dans le secteur éducatif, en conformité avec la réglementation évidemment.
En 2021, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) avait consacré son premier bac à sable à la santé numérique et aux données de santé. Quatre projets innovants, privés et publics, ont pu bénéficier de l'accompagnement du gendarme des données. Ce dernier s'est notamment concentré sur l'aide à la prescription en oncologie, une solution de réalité virtuelle pour lutter contre les troubles de l'alimentation et l'apprentissage fédéré par algorithmes sur des données de recherche. Pour 2022, la CNIL a cette fois décidé de mettre à l'honneur le thème des outils numériques utilisés dans le secteur de l'éducation.
Un accompagnement de la CNIL qui répond à des enjeux d'actualité et économiques
Le choix de l'éducation n'est pas dû au hasard, comme on peut s'en douter. Ce secteur présente de réels enjeux d'actualité, avec la question de la continuité de l'enseignement scolaire et universitaire, qui s'est déjà posée à plusieurs reprises depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Il existe également un enjeu économique, les fameuses EdTechs, ces entreprises qui mêlent éducation et numérique et qui ont le vent en poupe en France et en Europe. L'enjeu sociétal est aussi important, en prenant en compte l'inclusion scolaire et les droits des mineurs.
La CNIL estime que ce bac à sable permettra au secteur éducatif de mieux s'approprier ces divers enjeux, mais aussi ceux tenant à la conformité au RGPD, pour proposer au public des offres qui demeurent respectueuses de la vie privée. Le secteur pourra aussi déployer des solutions scolaires et universitaires de confiance, à destination des utilisateurs que sont les élèves, les parents, les étudiants, les enseignants et les établissements.
Un appel à projet pour aider 5 projets à se développer en conformité avec le RGPD
Cette année, la CNIL a décidé d'ouvrir son bac à sable à cinq projets innovants. Un appel à projets a été lancé et reste ouvert jusqu'au 25 février 2022. Pour faire son choix parmi les projets candidats, le gendarme des données s'appuiera sur quatre critères. Le projet devra présenter un intérêt pour le public, montrer un intérêt fort pour la conformité au RPGD, être en phase de conception et soulever un intérêt pour la protection des données des questions posées par le projet.
Un comité d'évaluation, composé de membres de l'autorité, se réunira ensuite pour entendre les personnes à la tête des projets qui, aux yeux de la CNIL, répondent le mieux à ses priorités en matière de protection des données et de la vie privée. C'est la présidente de la CNIL, Marie-Laure Denis, qui retiendra les 5 projets finaux.
À l'issue de la sélection, la CNIL promet d'accompagner jusqu'à la fin de l'année les lauréats pour les aider à résoudre les difficultés identifiées autour de la protection des données. Elle mettra les équipes porteuses des projets en relation avec celles de la CNIL pour leur apporter des conseils au quotidien. L'idée n'est pas de mettre à disposition des lauréats une architecture informatique ou technique de test, mais bien un accompagnement à la mise en œuvre du principe de la vie privée, à un stade précoce du développement des projets.
Source : CNIL