Hadopi lance une alerte quant à la croissance des pratiques illégales pour regarder des programmes TV en direct, en France. Le livestreaming et l'IPTV auraient, entre autres, les faveurs d'un quart des internautes français. Des services illicites qui ne seraient pas sans risque, d'après l'autorité publique.
La Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet (Hadopi) ne sert pas qu'à sanctionner les internautes téléchargeant du contenu de façon illégale. Elle a également pour but de suivre les évolutions des usages des consommateurs, en particulier les techniques de piratage.
Livestreaming pour les matchs de foot
Dans cette optique, elle a conduit une enquête, avec l'institut de sondage IFOP, quant aux pratiques illégales utilisées par les Français pour regarder la télévision en direct. 1 800 internautes ont ainsi été sondés, entre le 27 novembre 2018 et le 3 janvier 2019.D'après les résultats de cette étude, en France, 24 % des internautes ont recours à un service illicite pour regarder des programmes TV en direct. Parmi les techniques les plus employées, le livestreaming figure en tête de liste (17 %). Il serait particulièrement populaire chez les amateurs de foot, qui se rendraient sur des sites pirates pour éviter d'avoir à s'abonner aux (nombreuses) chaînes payantes.
En effet, cette année, les droits TV des principales compétitions européennes étaient répartis entre beIN Sports, Canal + et RMC Sport. Un fan de foot devait donc s'acquitter d'au moins 50 euros par mois pour voir l'ensemble des matchs (le prix variant en fonction des opérateurs et des offres). Cette dispersion aurait donc entraîné une hausse des pratiques illégales : beIN Sports avait ainsi estimé que 3,5 millions de Français s'adonnaient au livestreaming.
Attention : les pratiques illégales seraient risquées
Mais ce n'est pas la seule technique utilisée. Selon l'Hadopi, 14 % des internautes profitent d'une diffusion illicite sur les réseaux sociaux (Facebook Live, Periscope...) pour regarder des programmes TV.Par ailleurs, 5 % des interrogés auraient recours à l'IPTV, boîtier permettant d'accéder illégalement à de multiples chaînes du monde entier, pour quelques euros par mois. Cette méthode resterait donc marginale, mais serait en forte croissance.
Pour l'Hadopi, cette étude n'a pas seulement pour but d'alerter les ayants droit, mais également de prévenir le public quant aux risques encourus. En effet, de telles pratiques pourraient exposer les enfants à des contenus inappropriés ou mettre en péril la sécurité informatique des appareils utilisés. Les utilisateurs pourraient également voir leurs données personnelles envoyées à des acteurs non identifiés. Il serait donc préférable de confier ces informations à des entreprises connues, pour s'assurer de leur confidentialité.
Source : Le Télégramme