Publié en exclusivité sur SoundCloud par Portishead, le morceau SOS, une reprise d’ABBA, est soumis au nouveau système de rémunération mis en place en avril dernier. Basé sur la durée et le nombre d’écoutes de chaque artiste, ce modèle se veut plus juste envers les contributeurs.
Selon la plateforme de streaming, en moins d'un mois, la reprise de Portishead a généré 6 fois plus de revenus qu’elle ne l’aurait fait avec le modèle traditionnel, reposant sur le prorata des écoutes totales.
Portishead séduit par le modèle « Fan-Powered Royalties » de SoundCloud
Portishead a régalé ses fans en partageant cet été sa reprise de SOS sur la plateforme de streaming musical SoundCloud - elle était jusqu’ici uniquement disponible sur Youtube. Ce morceau avait été produit pour le film High Rise de Ben Wheatley, sorti en 2015.
Choisir SoundCloud pour diffuser ce titre est loin d’être anecdotique. Le pionnier du trip-hop britannique a été séduit par le nouveau mode de rémunération de la plateforme, adopté en avril 2021. Ce système est basé sur la durée et le nombre d’écoutes, et non plus sur la part d'écoutes totales.
Mis en ligne sur SoundCloud en juillet dernier, SOS affiche déjà 148 000 écoutes. Selon des chiffres communiqués à Pitchfork, le morceau a généré en l'espace d’un mois 6 fois plus de revenus qu’il en aurait eu avec le modèle au prorata, soit une augmentation de plus de 500%. Les bénéfices réalisés ont été reversés à une organisation caritative.
Plus de 100 000 musiciens indépendants concernés
À l’heure actuelle, chez les grandes plateformes de streaming comme Apple Music et Spotify, l'argent généré par les abonnements et les publicités est mis en commun puis réparti entre les musiciens en fonction de leur part de marché. Ce modèle, qui repose sur le prorata des écoutes totales, favorise les stars les plus écoutées en streaming au détriment des artistes moins populaires.
En opposition à cette mécanique dite « market centric », le modèle « user centric » se veut plus juste et équitable pour les artistes : plus leurs morceaux sont écoutés, plus ils sont payés. Leur rémunération ne dépend donc pas de la popularité des autres musiciens. De leur côté, les auditeurs savent que l’argent de leur abonnement est redistribué aux artistes qu’ils écoutent.
Ce système est réservé aux contributeurs qui monétisent leurs créations en passant par les services SoundCloud Premier, Repost by SoundCloud ou Repost Select. Plus de 100 000 artistes peuvent en bénéficier, sur les 30 millions inscrits sur la plateforme.
Source : Pitchfork