L'administration Obama souhaite visiblement développer le calcul intensif. En un an, le budget dédié est passé de 24 millions de dollars à 127 millions, de quoi relancer la course contre la Chine sur le calcul-haute performance, qui a récemment pris la première classe du Top500 des superordinateurs, avec le Tianhe-1A.
Tout indique donc que les Etats-Unis veulent reprendre la main, en développant des systèmes de calcul à l'échelle de l'exaflop. En début de mois, IBM a annoncé qu'il préparait un ordinateur baptisé Mira. Cette dernière génération de supercalculateur Blue Gene devrait être quatre fois plus rapide que le Tianhe-1A. Destiné au ministère de l'Energie, il devrait être livré dès 2012, et pourrait donc mettre les 2,57 petaflops du Tianhe-1A à genoux.
Le bureau des sciences du ministère de l'Energie, justement, devrait être le principal bénéficiaire de la hausse de budget. A lui seul, il engloutira 91 millions de dollars. L'administration en charge de la sécurité nucléaire devrait elle recevoir 36 millions de dollars. L'énergie et sa maîtrise sont donc très clairement au centre de la politique de développement du calcul intensif aux Etats-Unis. Selon une étude d'Olivier Pironneau, professeur à l'Université Paris VI et membre du Conseil stratégique pour le calcul intensif, les Etats-Unis regroupaient en 2008 63% du calcul intensif dans le monde, loin devant le Japon et ses 8%.
En ligne de mire, le calcul à l'échelle de l'exaflop, que les scientifiques estiment dans l'ensemble possible dès 2021. Qui de la Chine ou des Etats-Unis - ou un autre - atteindra la barrière en premier ? La question reste entière, mais les Etats-Unis envoient un signe fort : ils ne souhaitent pas se laisser déposséder sur ce terrain.