La fondation Mozilla a lancé, via son navigateur Firefox, une campagne intitulée YouTube Regrets, qui raconte les histoires de personnes ayant visionné des contenus sensibles auxquels elles ne s'attendaient pas.
Mozilla s'adresse au propriétaire de YouTube, Google, invitant le groupe à plus de transparence concernant les suggestions de contenus sur la plateforme.
« Vous avez des regrets sur YouTube ? »
Sur la page dédiée à la campagne, le texte rouge est sans ambiguïté : « Vous avez des regrets sur YouTube ? Des milliers de personnes en ont. Elles nous ont raconté sur quelles vidéos elles avaient regretté avoir cliqué, et qui les ont envoyées dans un cercle vicieux de recommandations non désirées dont elles ne savaient pas sortir. Demandons à YouTube de faire des recommandations de façon responsable. Plus de regrets ! »La page liste ensuite des témoignages d'utilisateurs de YouTube. L'un d'eux raconte : « J'aime regarder des vidéos de sports équestres ou d'information sur les chevaux. YouTube m'envoie constamment des vidéos montrant leur reproduction, ce qui n'est pas du tout mon centre d'intérêt. Personne n'a jamais visionné de contenu pornographique sur mon ordinateur : recevoir cela me bouleverse et me dérange ». Une autre personne relate : « Auparavant, je cherchais des vidéos sur les vikings et le paganisme nordique. On m'a recommandé des vidéos faisant l'apologie du racisme et de la suprématie blanche ! ».
Appel à la transparence
Pour Guillaume Chaslot, membre de l'association à but non lucratif Mozilla et ancien ingénieur chez YouTube, la campagne est un appel à la transparence envers Google : « Le problème, c'est que l'on ne sait pas ce qui se passe sur YouTube », a-t-il déclaré. « Nous voyons bien qu'il y a des défauts, mais nous ne savons pas si le problème vient des gens, qui sont d'abord des humains, ou s'il vient des algorithmes ».Pour un porte-parole de YouTube, les revendications de Mozilla ne sont pas clairement établies : « Même si nous souhaitons davantage de recherches sur ce sujet, nous n'avons pas vu les vidéos, les captures d'écran ou les données en question. Nous ne pouvons donc pas examiner correctement ces revendications ».
La société affirme également travailler sur le sujet : en juin, YouTube a annoncé déployer un outil permettant de masquer les recommandations provenant de chaînes non désirées. Cette option a d'abord concerné les appareils Android.
Le porte-parole a ajouté : « Nous avons réalisé plus de 30 modifications concernant les recommandations depuis le début de l'année, ce qui a réduit de 50 % le temps de visionnage de contenus sensibles ou de désinformation aux Etats-Unis ». Mais Ashley Boyd, vice-présidente de Mozilla et en charge de la campagne, rappelle que ce chiffre de 50 % illustre le défaut de transparence : pour elle, ce genre de données devant être systématiquement vérifié par des organismes indépendants.
Source : CNet