En l’espace de quelques semaines, ce sont trois des marques de claviers les plus connues qui ont mis à jour leur offre haut de gamme en matière de modèle TKL. Un tel alignement des planètes est suffisamment rare pour que nous n’en profitions pas. Nous avons donc réuni le Corsair K70 PRO TKL, le Logitech Pro X TKL Rapid et le SteelSeries Apex PRO TKL pour un « truel » – duel à trois – des plus intéressants. Qui en sort vainqueur ?


- Design réussi, finitions de qualités
- Switchs réactifs et précis
- Contacteurs à effet Hall
- Design soigné, belles finitions
- Switchs réactifs et précis
- Touches en PBT
- Design réussi, finitions de qualités
- Switchs réactifs et précis
- Nuisances sonores faibles
Compacts, esthétiques et superbement finis
Nos trois concurrents d’un jour sont donc tous des modèles TKL, c’est-à-dire sans pavé numérique. Une décision qui leur permet d’être bien plus compacts que les modèles « standards » au prix de fonctionnalités en légère baisse… pas bien gênant si vous n’utilisez pas ledit pavé numérique. Ils sont également résolument haut de gamme avec ce que cela implique de tarifs élevés, mais aussi – fort heureusement – de finitions exemplaires tant au niveau du clavier, bien sûr, que du repose-poignet pour les deux modèles ainsi équipés.
Très similaires, les conditionnements sont absolument impeccables © Nerces pour Clubic
Logitech fait abstraction de cet accessoire, mais Corsair comme SteelSeries ont jugé utile d’en mettre un dans la boîte de leur modèle respectif. Celui de SteelSeries est plus dur, moins épais que le Corsair et les deux produits se fixent via deux petits aimants sur leur tranche. Logitech surprend un peu à ce niveau, mais c’est plutôt dans la conception générale de son clavier que la société suisse étonne. En effet, le Pro X TKL Rapid adopte une finition plus « plastique » que celle de ses deux concurrents. Oh, cela ne veut pas dire que la qualité n’est pas au rendez-vous, mais à ce niveau de prix...
Il est un point où il n’y aura cette fois pas de jaloux, les trois modèles adoptent un élément de plus en plus courant sur les claviers : la molette dans le coin supérieur droit. Les fonctionnalités ne sont pas exactement les mêmes d’un produit à l’autre, mais on s’y retrouve tout de même pas mal avec, cependant, une originalité en plus pour SteelSeries. En effet, la firme intègre un petit écran OLED à proximité de la molette. Alors, bien sûr, cela a tout du gadget et, on s’en passe, mais il s'ajoute malgré tout au côté « premium » de l’Apex PRO TKL et apporte un petit quelque chose.
Les trois modèles disposent de cette petite molette si pratique © Nerces pour Clubic
Il est aussi bon de noter que malgré la variété de l’offre, seule Logitech propose trois coloris de son produit : le Pro X TKL Rapid existe en noir, blanc ou rose. Chez Corsair, le K70 PRO TKL n'élimine que le rose tandis que l'Apex PRO TKL de SteelSeries n'est disponible qu'en noir. Il est en revanche un point qui mettra tout le monde d’accord : sur nos trois produits, c’est filaire sinon rien. Non, il n’est même pas question d’une option sans-fil, nous parlons ici de claviers pour les joueurs « pro » et, eux, se tournent rarement vers le sans-fil. En revanche, haut de gamme oblige, les câbles sont tous détachables. Tout de même.
De la qualité des contacteurs utilisés
Depuis quelque temps, les grands fabricants de claviers ne font plus confiance à des constructeurs tiers pour leurs contacteurs. Cherry qui était autrefois présents chez « un peu tout le monde » a été contraint de plier bagage et qu’il s’agisse de Corsair, Logitech ou SteelSeries – pour ne citer que trois concurrentes du jour – il s’agit à chaque fois de switchs « maison ».
Chez Corsair, on parle – c’est suffisamment rare pour être signalé – de deux types de contacteurs selon la zone du clavier : les touches non principales sont dotées de switch MLX tandis que toutes les autres, la grande majorité donc, sont en MGX. Ces derniers, baptisés Hyperdrive, sont les plus modernes de chez Corsair. Ils disposent de capteurs à effet Hall, sont prélubrifiés en usine et possèdent une structure à double rail. Plus important encore, pour nous autres utilisateurs, diverses technologies sont de la partie.
Pas évident de noter des différences entre les switchs sur ces photos © Nerces pour Clubic
Corsair met ainsi d’abord en avant le rapid trigger qui autorise une activation et une réinitialisation des touches de manière instantanée. De fait, on ne perd pas la moindre milliseconde pour actionner une touche puis l’autre. L’activation réglable est un autre atout avec la possibilité de régler chaque touche indépendamment de 0,1 mm à 4 mm par paliers de 0,1 mm. Enfin, la double activation est aussi de la partie : deux fonctions sont alors associées à une même touche en fonction de son degré d’activation pour marcher/courir par exemple.
Nous avons pas mal détaillé les fonctions pour le modèle Corsair, car certaines d’entre elles se retrouvent chez Logitech et SteelSeries. Chez Logitech, ce sont les premiers contacteurs analogiques, mais bizarrement, la firme n’est pas très bavarde. Nous savons qu’une lubrification d’usine est appliquée et qu’une force d’actionnement de seulement 35 g est nécessaire. Comme chez Corsair, on peut ajuster l’activation de 0,1 mm à 4 mm par paliers de 0,1 mm et le rapid trigger est évidemment présent de même que l’activation « multi-points », le nom suisse de la double activation.
Réglage de la hauteur d'activation : Corsair, Logitech puis SteelSeries, à chacun sa façon de présenter les choses © Nerces pour Clubic
De son côté, SteelSeries annonce des contacteurs OmniPoint 3.0 et met en avant, comme Corsair, l’effet Hall qui doit garantir un maintien de la précision dans le temps. SteelSeries met surtout en avant une « activation 20x plus rapide » et un « temps de réponse 11x plus rapide » que des contacteurs « mécaniques conventionnels ». Mouais. En revanche, ce qui est sûr c’est que le rapid trigger et la personnalisation de l’activation (de 0,1 mm à 4 mm par paliers de 0,1 mm) sont bien au rendez-vous. La double-activation (ici baptisée « 2-en-1 ») est présente elle aussi.
Notez enfin que les fabricants proposent aussi une fonction un peu polémique ces derniers temps, le SOCD. Il s’agit d’associer des touches afin de créer des priorités entre elles, ce qui est très utile lors d’une activation simultanée. Cela dit, la fonction est assez critiquée dans les milieux compétitifs. Cela dit, qu’elle soit là n’oblige pas à s’en servir. Vous aurez donc noté la proximité évidente entre nos trois concurrents avec des contacteurs de marque différente, mais aux fonctionnalités similaires.
Et à l’usage, ça donne quoi ?
Reste que des fonctionnalités similaires n’impliquent pas le moins du monde un confort d’utilisation équivalent. De plus, ce n’est pas parce que sur le papier, les réglages permettent telle ou telle chose que cela se traduit, dans la pratique, par une efficacité supérieure. À ce petit jeu, il y a d’ailleurs un point que les fabricants n’évoquent pour ainsi dire jamais : les nuisances sonores générées par leurs contacteurs et par les choix de design.
La possibilité d'avoir plusieurs réglages de hauteur de pied est un plus, mais seuls Logitech (au centre) et SteelSeries (à droite) offrent cette option © Nerces pour Clubic
Nos longues sessions de tests amènent à des conclusions sans appel : SteelSeries est, et de très loin, le plus agréable à l’usage. En réalité, il n’y a même pas match comme on dit tant la différence est énorme. Les contacteurs OmniPoint 3.0 ne sont pas silencieux, mais le claquement à chaque frappe est plutôt léger et le bruit qui s’en dégage reste sourd, pas le moins du monde agressif. De plus, la conception même du clavier permet de limiter tout ce qui est réverbérations et échos de sorte que l’on entend « que » les switchs. Corsair et Logitech sont complètement dépassés avec des touches qui claquent assez bruyamment à la moindre frappe : vos proches vous entendront clairement, mais heureusement, la structure des K70 PRO TKL et Pro X TKL Rapid n’en rajoute pas.
SteelSeries glisse habilement la pince pour retirer les keycaps sous le clavier : dommage qu'elle n'ait pas opté pour des switchs non soudés comme Logitech © Nerces pour Clubic
À la frappe, SteelSeries ne parvient pas à obtenir un sans-faute cependant. Bon déjà, le bruit n’est pas complètement absent, mais on note aussi un effet de wobble. Il s’agit de cette impression – enfin, non, ce n’en est pas une – que la touche peut osciller au moment où l’on pose le doigt dessus. Il est également perceptible chez Corsair et se trouve presque complètement absent chez Logitech. Chose amusante d’ailleurs, la seule à presque complètement éliminer le wobble est aussi la seule à proposer des contacteurs échangeables à chaud : les switchs Logitech ne sont effectivement pas soudés au PCB du clavier, un plus très appréciés des experts.
Quelques écrans de configuration : à gauche la molette Corsair, au centre le rapid trigger chez Logitech et à droite le rétroéclairage SteelSeries © Nerces pour Clubic
Autre remarque, cette fois moins positive pour Logitech, c’est donc le seul fabricant à ne pas inclure de repose-poignet avec son clavier. Le repose-poignet proposé par Corsair est une petite merveille de confort, dont on se demande seulement si le « molleton » sera en mesure de résister à l’épreuve du temps : c’est fragile ces choses-là. Pour SteelSeries, pas question de « confortable mousse », le repose-poignet est plutôt dur. Cela dit, plus dur ne veut pas dire plus résistant et, par le passé, nous avons pu remarquer que les repose-poignets SteelSeries pouvaient se marquer assez vite… tout en gardant, heureusement, leur intérêt pour la frappe.
Corsair et SteelSeries proposent un repose-poignet que l'on fixe à l'aide de petits aimants tout ce qu'il y a de plus discrets © Nerces pour Clubic
Très honnêtement, il nous est très difficile de départager nos trois concurrents pour ce qui est des activités ludiques. La réactivité est assez similaire et la précision au moment de la frappe ne pose de problème avec aucun des protagonistes. Nous avons peut-être une très légère préférence pour la stabilité des touches Logitech alors qu’un peu de wobble se remarque chez Corsair comme chez SteelSeries, mais ce n’est vraiment pas grand-chose. Pour de la saisie au kilomètre en revanche, les nuisances sonores des K70 PRO TKL et Pro X TKL Rapid sont un peu gênantes. Dans ce contexte, nous préférons l’Apex PRO TKL.
Corsair, Logitech ou SteelSeries : l’avis de Clubic
De bons claviers, de très bons claviers même, qui doivent toutefois tous faire avec des lacunes fort regrettables, surtout compte tenu du prix demandé par leur promoteur respectif. Corsair est le moins cher de notre trio – à 180 euros tout de même – mais c’est aussi le moins complet et le seul à proposer encore des capuchons en ABS alors que la version QWERTY dispose bien de PBT. SteelSeries et Logitech ne font pas pareille erreur, et ce, alors que Logitech n’est que 10 euros plus chers.
De fait, malgré un encombrement un peu plus important et l’absence de repose-poignet, nous le préférons au modèle Corsair. En revanche, il faut reconnaître qu’il souffre de nuisances sonores un peu désagréables, au même niveau que celles produites par le Corsair. Là, c’est SteelSeries qui tire son épingle du jeu et remporterait donc la palme sans hésiter s’il n’était pas doté de switchs soudés sur le PCB alors qu’il est à 210 euros, sensiblement plus cher que ses deux concurrents.
Vous l’aurez compris, difficile de déclarer un clair vainqueur. Si notre préférence va à l’Apex PRO TKL, nous regrettons certains choix de SteelSeries. Corsair et Logitech proposent deux modèles solides, moins onéreux, sachant que le Suisse est le seul à ne pas souder ses contacteurs au PCB ! Enfin, ces grandes marques devraient faire attention : de plus en plus de joueurs se tournent vers des modèles alternatifs (Chilkey, Keychron…) parfois plus complets, parfois moins chers.
Comme à son habitude, Corsair signe un modèle « PRO » que l’on ne pourra conseiller à toutes les bourses, à tous les budgets. Un tarif de lancement de 179,99 euros qui peut d’autant plus surprendre qu’il s’agit d’un modèle compact (moins de touches = moins cher ?) et que le sans-fil n’est pas au menu. Oui, le K70 PRO TKL est un produit filaire.
Alors, heureusement, Corsair possède de nombreux atouts à faire valoir depuis la qualité de fabrication jusqu’aux finitions d’un produit remarquablement élégant. Corsair a par ailleurs la bonne idée de livrer un repose-poignet avec son clavier et il permet d’atteindre un taux d’interrogation de 8000 Hz avec une latence de seulement 0,125 ms. Deux atouts indiscutables pour les joueurs d’autant que la fonction rapid trigger est aussi menu.
Corsair ne néglige pas non plus la petite molette si pratique dans son coin inférieur droit, mais elle n’est peut-être pas aussi agréable à utiliser que celles de la concurrence et, beaucoup plus gênant, il faut faire avec contacteurs terriblement sonores. Enfin, alors que la version QWERTY dispose de capuchons en PBT, il faut encore et toujours faire avec de l’ABS sur notre bon vieil AZERTY.
- Design réussi, finitions de qualités
- Switchs réactifs et précis
- Contacteurs à effet Hall
- Deux coloris au choix
- Repose-poignet livré
- Clavier qui reste cher
- Switchs bien sonores
- Touches en ABS
Habituée des claviers « PRO », Logitech relance sa gamme à destination des amateurs d’e-sports avec ce X TKL Rapid qui, comme son nom l’indique, intègre « enfin » des contacteurs analogiques lesquels autorisent la définition de la hauteur d’activation, touche par touche, tout en intégrant certaines des technologies les plus modernes.
Le rapid trigger est ainsi la partie de même que ce fameux – et polémique – SOCD. Fameux, car il a été prisé de nombreux joueurs avant, d’où le polémique, d’être plus ou moins interdit en compétition. Reste qu’en disposer à titre personnel n’est pas une mauvaise chose et permet de donner au Pro X TKL Rapid, le titre de clavier Logitech le plus évolué.
Il peut aussi compter sur une molette dans le coin supérieur droit et sur une belle qualité de finition avec touches en PBT. Hélas, Logitech ne fait pas un sans-faute et son clavier, malgré un prix officiel de 190 euros, a un côté « plastique » dans sa structure. On peut aussi faire une croix sur le repose-poignet et la frappe est bruyante, mais les contacteurs sont échangeables à chaud.
- Design soigné, belles finitions
- Switchs réactifs et précis
- Touches en PBT
- Contacteurs à effet Hall
- Clavier onéreux
- Aspect un peu "plastique"
- Switchs très sonores
- Pas de repose-poignet
Les Danois de SteelSeries ont, une fois encore, mis au point un clavier assez remarquable… hélas, c’est d’abord le prix de l’Apex PRO TKL que l’on remarque justement. À 209,99 euros de tarif officiel, il n’est clairement pas prévu pour M. Tout-le-Monde et c’est tout de même un peu dommage de facturer aussi cher un « simple » clavier.
Alors « simple », le mot n’est toutefois pas le plus juste. En premier lieu, SteelSeries propose un design pas loin d’être parfait avec une grande élégance malgré la grande sobriété d’ensemble. La marque ne se montre pas pingre – à 210 euros, heureusement – et livre un repose-poignet, mais intègre aussi des touches en PBT. Une molette est évidemment présente dans le coin supérieur droit et les contacteurs, magnétiques, sont assez remarquables avec effet Hall par exemple.
Mieux, ces contacteurs sont particulièrement doux à la frappe et les nuisances sonores sont très mesurées, bien plus que la concurrence directe signée Corsair ou Logitech. Le petit écran OLED est un peu gadget, mais cela ajoute à un produit qui souffre toutefois de deux défauts : un peu de wobble au niveau des contacteurs et, surtout, ces derniers sont soudés. Logitech a prouvé que même les grandes marques pouvaient éviter pareil défaut.
- Design réussi, finitions de qualités
- Switchs réactifs et précis
- Nuisances sonores faibles
- Le gadget de l'écran OLED
- Touches en PBT
- Repose-poignet livré
- Plus de 200 euros le clavier
- Switchs soudés au PCB
- Léger effet wobble
- Durabilité du repose-poignet ?
03 février 2025 à 17h09