Le e-Palette (© Toyota)
Le e-Palette (© Toyota)

Un athlète malvoyant prenant part aux Jeux paralympiques a été renversé et blessé par un petit bus autonome. Toyota, qui gère la flotte, a rapidement annoncé la suspension du service, avant que celui-ci puisse reprendre mardi.

Les Jeux paralympiques de Tokyo ont été entachés d'un accident impliquant un bus autonome (ou plutôt semi-autonome, nous en reparlons plus bas) et un athlète, en fin de semaine dernière. L'un des participants, un judoka japonais, a été renversé au cœur du village des athlètes par un e-Palette, l'un des véhicules Toyota composant la flotte de navettes autonomes et semi-autonomes de la compétition. Après s'être excusé, le constructeur nippon a temporairement suspendu le service, avant de le relancer à compteur du 31 août, non sans un contrôle accru et renforcé.

Heurté par le bus autonome, alors qu'il était sur un passage piéton

Jeudi, alors qu'il était en train d'emprunter un passage piéton du village des athlètes des Jeux paralympiques de Tokyo, le judoka Aramitsu Kitazono a été renversé par un bus autonome. Le Japonais, souffrant de coupures et contusions notamment au niveau de la tête et des jambes, fut alors contraint de se retirer de la compétition. Il était théoriquement engagé dans la catégorie des 81 kg se disputant ce week-end. Fort heureusement, aucun des passagers du bus n'a été blessé.

Alors que l'athlète, malvoyant, se remet tranquillement de l'accident, Toyota, le fabricant du véhicule mis en cause, a rapidement été sous le feu des critiques. Le constructeur a dû s'excuser et publier un communiqué de presse dans l'urgence, communiqué par lequel elle a exprimé ses « plus sincères excuses » envers la personne blessée. « Nous lui souhaitons un prompt rétablissement », a ajouté l'entreprise, avant de s'excuser pour les inconvénients causés à celles et ceux qui utilisent les véhicules de mobilité du village des athlètes, mobilisés 24 heures sur 24 depuis plus d'un mois maintenant et le début des Jeux olympiques.

Dès l'incident, Toyota a annoncé la suspension de l'ensemble des opérations de ses e-Palette. En outre, le constructeur a indiqué pleinement coopérer avec la police pour faire la lumière sur la cause de l'incident. Et en parallèle, il a promis de mener sa propre enquête approfondie.

Une navette pas totalement autonome

Le week-end passé et après quatre jours d'arrêt, Toyota a indiqué, ce lundi, que son service de navettes autonomes allait redémarrer dès mardi sur le village des Jeux paralympiques. Le constructeur explique notamment que le véhicule, au moment du choc, roulait à une vitesse de 2 km/h. L'e-Palette, selon son rapport préliminaire, avait bien détecté le passage piéton et activé le frein automatiquement, mais visiblement trop tard.

Un opérateur humain était présent à bord, pensant d'ailleurs que « l'humain allait s'arrêter ». De ce fait, on ne peut pas complètement parler de « véhicule autonome ». Mais surtout, l'intervention de ce dernier, qui a activé le frein d'urgence manuellement, n'a pu empêcher l'accident. La collision « s'est produite avant que le véhicule ne parvienne à s'arrêter complètement », explique Toyota.

Toyota évoque également la complexité de la situation, au vu des nombreux mouvements sur la route, symbolisés par des piétons et véhicules circulant dans plusieurs directions. La firme nippone pointe également du doigt le manque de mécanismes et de coordination entre les guides et les conducteurs de véhicules.

Avant de relancer le service, elle s'est assurée, ce lundi, d'avoir augmenté le volume sonore des avertisseurs, mais aussi le nombre d'opérateurs à bord, sans oublier le renforcement des équipes composées de guides au niveau des intersections, pour limiter les risques.