Il y a quelques semaines, Mark Zuckerberg annonçait des changements profonds dans la politique de Meta. Un revirement qui n'est visiblement pas au goût de tous les employés, mais la direction n'a pas vraiment l'air décidée à les écouter…

Fin janvier, le P.-D.G de l'entreprise réunissait ses employés pour une séance de questions-réponses portant non seulement sur l'année à venir, mais surtout sur le virage à 180 degrés opéré en interne concernant, entre autres, la modération. Dans la foulée, le contenu de cette réunion a fuité dans la presse, ce qui a passablement irrité les dirigeants de Meta.
Des employés désabusés
Andrew Bosworth, directeur technique, a ainsi invité les employés mécontents à « envisager de travailler ailleurs » s'ils estiment que tout le monde doit approuver les politiques de l'entreprise, selon des discussions dans un forum interne consultées par Business Insider.
De leur côté, les employés regrettent de ne pas avoir été consultés au préalable, et dénoncent la fin des programmes dédiés à la diversité ainsi qu'une modération moins stricte, néfaste « pour la communauté LGBTQ+ ». Un sentiment d'impuissance semble émerger en interne, un travailleur regrettant que les discussions soient découragées, faisant de Meta un « lieu de travail plus hostile ». Certains ont également reproché à Mark Zuckerberg d'avoir évoqué les changements de politique de l'entreprise dans le podcast de Joe Rogan, avant même d'échanger avec ses employés.
Face aux témoignages du personnel, Andrew Bosworth s'est montré catégorique : « Vous devriez démissionner si vous pensez cela, je le pense vraiment ». Il a réitéré par la suite, en invitant les dissidents à « partir ou être en désaccord et vous engager ».

Le virage à 180 degrés de « Zuck »
Ces tensions internes reflètent la situation ambivalente de la Silicon Valley. Depuis l'élection de Donald Trump, les dirigeants des géants de la tech multiplient les initiatives pour satisfaire le républicain, quitte à opérer des changements drastiques allant à l'opposé des valeurs qu'ils défendaient ces dernières années.
Meta est sans doute l'un des exemples les plus frappants de ce pivotement. En l'espace d'une simple vidéo, Zuckerberg a annoncé la fin du fact-checking sur l'ensemble de ses plateformes au profit des notes des utilisateurs, une nouvelle politique de modération beaucoup plus souple (notamment pour le contenu visant certaines minorités), ainsi que la nomination d'un fervent soutien de Trump au conseil d'administration. Le dirigeant a également appelé au retour d'une « énergie masculine » en entreprise, qu'il estime délaissée depuis plusieurs années.
07 février 2025 à 17h46
Source : Business Insider