Meta poursuit sa mission de séduction avec Donald Trump. Désormais, le géant des réseaux sociaux menace de faire appel au président américain si l'Union européenne (UE) continue de lui infliger des amendes…

Il y a quelques semaines, Donald Trump prenait la parole lors du Forum économique mondial pour fustiger la réglementation européenne à l'égard des géants technologiques américains, la considérant même comme un abus de pouvoir. Meta n'a visiblement pas loupé une seconde de son discours.
Une menace déguisée ?
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité ce week-end, Joel Kaplan, républicain fraîchement nommé à la tête des affaires étrangères de l'entreprise, n'a pas hésité à critiquer les lois européennes et surtout, à sous-entendre que Donald Trump pourrait être sollicité en cas de régulation trop poussée.
« Lorsque des entreprises sont traitées différemment et de manière discriminatoire, il convient de le signaler au gouvernement de l'entreprise concernée », a-t-il asséné lors d'une table ronde. « Bien que nous souhaitions travailler dans les limites des lois adoptées par l'Europe, et nous le ferons toujours, nous signalerons les cas où nous pensons avoir été traités injustement », a-t-il poursuivi.
Meta a été ciblée par de nombreuses amendes et rappels à l'ordre au sein de l'Union européenne, non seulement pour des pratiques anticoncurrentielles, mais également au regard du traitement des données personnelles. La société est aussi sous le coup d'une enquête en vertu du Digital Services Act (DSA) pour de possibles manquements sur la protection des jeunes utilisateurs.

Une conférence sous haute tension
Ces propos ne sont pas sortis de nulle part. En marge de l'élection de Donald Trump, Meta a opéré de profonds changements à sa politique de modération, en plus de nommer des proches du président au sein de sa direction. « Nous ne voulons pas de désinformation. Les gens ont des points de vue différents sur ce qui est de la désinformation et ce qui ne l'est pas », a commenté Joel Kaplan au sujet de la fin du fact-checking aux États-Unis au profit des notes de la communauté.
Une déclaration qui résonne fortement avec l'intervention très controversée du vice-président américain, JD Vance, lors de la conférence de Munich. Ce dernier a partagé son inquiétude vis-à-vis de ce qu'il considère comme une menace pour « la liberté d'expression » dans l'UE.
07 février 2025 à 17h46
Source : Bloomberg