C'est par le biais d'un appel à manifestation d'intérêt lancé cette semaine que la France entend stimuler la coopération franco-taïwanaise dans les semi-conducteurs et l'IA, pour renforcer sa souveraineté technologique.

La ministre Clara Chappaz vient d'annoncer ce vendredi 6 mars avoir lancé un appel à manifestation d'intérêt (AMI) autour de projets de collaboration entre la France et Taïwan dans les domaines des semi-conducteurs, et de l'IA pour les semi-conducteurs. L'initiative sera pilotée par la Direction générale des Entreprises et le Secrétariat général pour l'investissement. Alors que le marché mondial est largement dominé par l'Asie, la France veut prendre les devants et renforcer sa position.
La France mise sur Taïwan pour renforcer sa souveraineté technologique sur les semi-conducteurs
La statistique résume bien les choses : la région Asie-Pacifique concentre 72% de la production mondiale de semi-conducteurs. Alors forcément, à l'heure où la souveraineté numérique est presque devenue une religion, la diversification des partenariats devient cruciale pour la France.
Ces composants, omniprésents dans notre quotidien, sont devenus essentiels pour de nombreuses industries de pointe, de la défense à l'aéronautique, en passant par l'automobile ou le smartphone. L'initiative de l'État entre dans le cadre de la stratégie électronique de France 2030, qui vise à développer des technologies indispensables à l'autonomie stratégique hexagonale.
07 mars 2025 à 15h50
Taïwan, qui dispose d'un riche tissu industriel et d'acteurs de premier plan dans la chaîne de valeur électronique mondiale (TSMC, MediaTek, UMC), serait un associé de choix. Sa stratégie de plateforme de production ouverte, notamment autour des fonderies et du packaging innovant, en fait un partenaire clé pour l'approvisionnement et l'innovation en composants électroniques.
L'AMI lancé par le gouvernement s'adresse aux consortiums composés d'au moins une entreprise française et une entreprise taïwanaise indépendantes. Les projets proposés devront avoir une finalité civile, une durée maximale de 36 mois, et viser des activités de R&D avec un caractère résolument innovant. La propriété intellectuelle devra aussi être clairement définie entre les partenaires.
L'IA et les semi-conducteurs, peut-être le duo gagnant de la stratégie française
Dans le détail, le premier volet de l'AMI concerne les développements technologiques dans le domaine des semi-conducteurs. Concrètement, les projets peuvent porter sur le design de composants, les matériaux spécialisés, les outils d'aide à la conception (EDA), ou encore les équipements de fabrication et de test. D'autres innovations comme la photonique sont également admissibles, avec des applications possibles dans l'automobile, l'énergie ou les industries de pointe.
Le second volet porte sur l'intelligence artificielle au service des semi-conducteurs, avec deux axes complémentaires. Le premier vise l'optimisation des processus industriels via l'exploitation des données de process et l'insertion d'IA dans les équipements de production. Le second concerne l'intégration de fonctionnalités d'IA directement dans les composants, pour à terme développer de nouveaux usages.
Les entreprises intéressées, surtout les acteurs émergents et PME, ont jusqu'au 15 mai 2025 pour soumettre leur dossier via la plateforme Démarches simplifiées. Comme le souligne la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique Clara Chappaz, « construire des partenariats économiques bénéfiques pour la France et pour Taïwan peut nous aider à réaliser notre ambition de faire de la France une grande puissance de l'intelligence artificielle ». Il ne reste plus qu'à transformer l'essai.
05 mars 2025 à 09h46