Ce qui devait marquer l'histoire comme le premier réseau cellulaire déployé sur notre satellite naturel s'est soldé par un échec après seulement 25 minutes de fonctionnement. L'atterrisseur Athena d'Intuitive Machines, porteur des espoirs de télécommunications lunaires avancées, a connu un sort similaire à son prédécesseur.

Nokia 4G Athena

Le 6 mars 2025 devait inaugurer une nouvelle ère dans les communications spatiales. Depuis les missions Apollo, les transmissions lunaires reposaient uniquement sur des signaux radio point à point, nécessitant une visibilité directe entre émetteurs et récepteurs. Le projet de Nokia, développé dans le cadre d'un contrat de 14,1 millions de dollars avec la NASA, visait à remplacer ce système par une véritable infrastructure 4G/LTE.

Un alunissage catastrophique aux conséquences prévisibles

L'atterrisseur Athena a malheureusement subi le même sort que lors de la mission IM-1 : un posé de côté à 250 mètres de sa zone d'atterrissage prévue au pôle sud lunaire. Cette position défavorable a immédiatement compromis l'ensemble des objectifs de la mission.

Malgré ces circonstances, Nokia affirme avoir réussi à activer partiellement son système Network in a Box (NIB), élément central du réseau cellulaire lunaire. Ce boîtier compact, conçu pour résister aux conditions extrêmes de l'espace, intégrait l'ensemble des composants nécessaires au fonctionnement d'un réseau 4G.

Le NIB n'a cependant fonctionné que durant environ 25 minutes avant de perdre toute alimentation. Ce court laps de temps a néanmoins permis au système de recevoir des commandes et de transmettre des données à la station terrestre d'Intuitive Machines.

Des véhicules d'exploration cloués au sol

La mission prévoyait le déploiement de plusieurs véhicules depuis l'atterrisseur, notamment le Micro Nova Hopper surnommé Grace. Ce petit robot devait « sauter » dans les cratères perpétuellement ombragés pour y rechercher d'éventuels dépôts de glace d'eau. Ces rovers auraient dû communiquer via le réseau 4G de Nokia, permettant une transmission rapide de données dans un rayon de 2 kilomètres.

L'inclinaison d'Athena a malheureusement empêché leur libération, laissant le réseau cellulaire sans utilisateurs. La brève activation du système de Nokia constitue malgré tout une première étape. Les données recueillies durant ces 25 minutes fourniront des informations précieuses pour améliorer les futures versions du système.

Nokia devra également résoudre des questions réglementaires concernant les fréquences utilisées. Les bandes des réseaux 4G/LTE terrestres se chevauchent partiellement avec celles réservées à l'astronomie radio, nécessitant une dérogation temporaire pour cette mission. L'entreprise finlandaise envisage déjà d'utiliser des fréquences alternatives pour ses futurs déploiements lunaires, garantissant ainsi la compatibilité avec les observations scientifiques tout en maintenant les performances de son réseau.

Source : Wired