Marantz est le dernier constructeur à croire au home cinema au format slim. C’est-à-dire l’idée d’arriver à faire rentrer toutes les fonctionnalités de l’audio en multicanaux dans un appareil le plus fin possible. Malgré son apparence trompeuse d’appareil d’entrée de gamme, le NR1711 répond à toutes les attentes pour réaliser une installation home cinema moderne et complète.
- Appareil compact mais complet
- Connectique foisonnante
- Immersivité audio 3D réussie
- Bonne gestion du caisson
- Musique connectée HEOS et AirPlay 2
- Peu d’informations sur l’afficheur en façade
- Une seule entrée HDMI 2.1/8K
Les amplificateurs home cinema « slims » étaient plus courants dans les années 2000. La plupart des marques avaient au moins une proposition à leur catalogue. Mais cela correspondait le plus souvent à l’entrée de gamme. Marantz a été l’un des premiers à faire monter en gamme ce format avec les séries NR15xx et NR16xx il y a plus de dix ans. Leurs dimensions sont restées quasiment identiques jusqu’au NR1711 sortie en août 2020 qui nous intéresse ici.
Marantz a toujours pris soin de faire rentrer un maximum de fonctions dans cette gamme slim. C’est-à-dire l’équivalent de ce que l’on trouve dans les modèles supérieurs quasiment deux fois plus gros. Les prises sont plus resserrées et la puissance acoustique est moindre. Il a bien fallu faire des concessions quelque part et la logique est respectée. Si l‘on a peu de place pour l’amplificateur et les électroniques en général, on aura aussi peu de place pour les enceintes. Le NR1711 s’associe prioritairement à des enceintes satellites ou à des petites bibliothèques.
Caractéristiques techniques générales
Amplificateur AV home cinema 7.2
- Référence : NR1711
- Amplification : 7x90 Watts (1 canal en service sous 6 ohms)
- Décodages : Dolby Atmos, DTS:X, upmixers Dolby Surround, Dolby Height Virtualizer, DTS Virtual:X et DTS Neural:X
- Connectivité : 5x entrées HDMI 2.0, 1x entrée HDMI 2.1, 1x sortie HDMI 8K ARC, 3x entrées composite, 2x entrées YUV, 1x entrée numérique optique, 1x entrée numérique coaxiale, 4x entrée analogique dont 1x phono, 1x port USB, Ethernet, WiFi, Bluetooth
- Autres : multiroom HEOS, AirPlay 2, tuner FM, sortie casque, calibrage audio Audyssey avec micro, compatible Amazon Alexa et Google Assistant
- Prix : 699 €
Compact mais débordant de prises
Le Marantz NR1711 mesure seulement 10,5 cm de haut, un avantage de taille. Il présente la même esthétique que les autres amplificateurs home cinema de la marque, c’est-à-dire une façade aux extrémités lisses et courbées ainsi que deux gros potentiomètres entourant l’afficheur. Ce dernier est limité mais il informe tout de même sur le mode audio, le nom de la source et le niveau de volume. Il n’y a pas de petites icônes pour chaque mode audio et encore moins de plan d’affectation de chaque sortie. Pour cela il faut passer par l’application mobile ou l’affichage sur le téléviseur. Les touches sont peu nombreuses mais suffisantes pour un accès à l’essentiel. Les connecteurs disponibles sont les suivants : une prise USB, une prise casque et la prise pour relier le micro de mesure. Nous y reviendrons.
L’arrière est bien rempli. Marantz a voulu couvrir tous les connecteurs possibles encore utilisés aujourd’hui. Les prises vidéo analogiques composite et YUV serviront à des consoles de jeu dépassées mais qui font encore le bonheur de certains. Pour les dernières PS5 ou XBOX Series S/X, une prise HDMI 2.1 compatible 8K et 4K/120 Hz est présente, à côté de cinq autres prises HDMI 2.0. Les entrées audio numériques et analogiques sont au nombre de six en tout, dont une dédiée à une platine vinyle avec son pré-ampli RIAA. Il y a même un tuner FM.
Les sorties pré-amplifiées sont présentes sous la forme de trois paires. Une paire stéréo s’adresse à une éventuelle seconde zone pour distribuer la musique vers une autre pièce de façon filaire. Les sorties principales gauche/droite ont droit à leur sortie pré-amplifiée, pour utiliser un amplificateur externe d’une puissance plus élevée. Enfin, la sortie pour caisson de basse est doublée.
Le NR1711 délivre 7x90 Watts maximum, ce qui nous donne plutôt 7x50 Watts efficaces. Ce qui sera suffisant pour de petites pièces avec des enceintes pas trop gourmandes. Les sorties haut-parleurs sont configurables de différentes façons. Deux des sept canaux peuvent être affectés aux enceintes d’élévation, des front high, des top middle ou des surround back. Cela laisse pas mal de latitude. Et si besoin, en mode 5.1 ou 7.1 les Dolby Height Virtualizer et DTS Virtual:X recréent les enceintes de plafond absentes.
Si vous avez installé les sept enceintes en 5.1.2, c’est-à-dire avec des enceintes de plafond, en dehors de l’Atmos et du DTS:X reconnus automatiquement, les modes audio applicables sont les suivants :
- Stéréo
- Dolby Surround
- DTS Neural:X
- Multichannel Stereo
- Virtual
- Pure direct
L’installation home cinema pour les nuls
La phase d’installation nous prend vraiment par la main, on ne peut rien louper. Tout se passe sur le téléviseur avec des texte, des illustrations et même des animations. Chaque étape est parfaitement expliquée avec des choix. Par exemple : possédez-vous telle enceinte ou pas, ce qui va vous emmener sur une page différente selon la réponse. Ensuite, on règle le réseau, puis les entrées. A ce propos, les appareils Marantz reconnaissent désormais les sources via le HDMI et affichent directement leur nom. Il n’y plus besoin de renommer les entrées. Il est possible de sauter toutes ces étapes, tout comme le calibrage audio Audyssey que l’on peut reporter à plus tard.
Une fois le NR1711 prêt à fonctionner, on peut rappeler à tout moment le menu global qui s’affiche sur le téléviseur : réglage des entrées, du HDMI, des enceintes, du caisson, du réseau, etc. Tout cela peut aussi s’effectuer à travers l’application mobile appelée Marantz AVR Remote. Elle dispose d’une fonction très pratique pour modifier à la volée le niveau de chaque enceinte durant un film, pour remonter la voie centrale ou le caisson sur des enregistrements un peu anciens par exemple. L’appli AVR Remote affiche également le format vidéo en entrée ainsi que le nombre de canaux via des pictogrammes : ceux en entrée, et ceux en sortie après application ou non d’un mode sonore.
Pour la musique, il faut basculer sur l’application HEOS qui donne accès aux services musicaux, aux radios web et aux fichiers partagés sur le réseau. C’est une application multiroom pour contrôler tous les appareils Denon/Marantz HEOS de sa maison. En bonus, le NR1711 affiche sur la TV les informations du morceau en cours de lecture avec la jaquette.
Il est temps maintenant de passer au calibrage audio via le système Audyssey MultEQ avec le micro et le pied en carton fourni. Il est possible de l’effectuer via l’ampli en suivant les instructions à l’écran ou bien en passant par l’application mobile Audyssey MultEQ Editor App payante (20 €). Celle-ci permet d’aller plus loin, de retoucher les courbes cibles, de mémoriser plusieurs réglages et d’en envoyer un ou deux vers le NR1711. C’est une évolution de la gamme 2020 permettant d’avoir par exemple une courbe pour le home cinema et une autre pour la musique. De plus, effectuer le calibrage depuis l’app permet d’être dans une autre pièce pour ne pas avoir à supporter les fréquences jouées par les enceintes.
Une ambiance enveloppante en 5.1.2
Nous avons installé le NR1711 dans notre pièce dédiée, relié à des enceintes frontales Dynaudio, à quatre enceintes d’effets encastrées SpeakerCraft et à un caisson de basse Bowers & Wilkins. Les écoutes ont été faites tout d’abord après un réglage basique manuel, puis après un calibrage Audyssey via les six points de mesure. Le rendu multicanaux du NR1711 est qualitatif dans le sens où Il décode tout ce qu’il faut et distribue le son sur toutes les enceintes pour créer une ambiance home cinema telle qu’on l’attend. En sortie de carton, avant d’effectuer le calibrage Audyssey, le résultat est déjà naturel avec un caisson correctement raccordé aux enceintes principales. Le calibrage Audyssey va encore plus loin et rend la position du caisson indécelable. Les enceintes surround créent une ambiance enveloppante mais elles sont un peu trop présentes sans calibrage. La sensation est plus naturelle après calibrage avec une meilleure sensation d’immersion.
Le Dolby Surround qui peut être appliqué même sur les programmes stéréo est toujours aussi performant. Il est capable sur la plupart des programmes, que ce soit des films ou des clips musicaux, d’extraire l’ambiance et les petits détails pour les envoyer vers les surround afin de faire croire quasiment à un enregistrement multicanal d’origine. Il ne faut pas hésiter à l’activer la plupart du temps. En Atmos comme en DTS:X, nous avons noté une restitution assez séparée entre la façade et les effets. Un modèle plus haut de gamme offrira un meilleur lien sans cassure entre ces deux zones sonores. De plus, les effets restent globalement positionnés aux emplacements des enceintes. Dans nos bandes son de test, nous savons que certains éléments doivent être reproduits à tel ou tel endroit dans l’espace, par exemple à mi-chemin entre l’enceinte surround gauche et l’enceinte top gauche. Avec le NR1711, ces sons étaient beaucoup plus proches de l’enceinte top gauche. C’est entre autres ce genre de petit détail qui fait la différence entre un appareil à ce prix et des amplificateurs home cinema deux ou trois fois plus cher.
Les timbres sont doux, une caractéristique que l’on retrouve habituellement sur les appareils Marantz. L’association avec tel ou tel modèle d’enceinte devra être effectué avec soin. Il ne faut pas hésiter à choisir ici des enceintes dynamiques pour pimenter l’ensemble et éviter d’avoir un rendu trop renfermé. On peut aussi rester en stéréo pour des écoutes plus HiFi. Par rapport à un amplificateur stéréo HiFi, le NR1711 est un peu court dans le bas du spectre. Il reproduit une scène sonore cohérente et s’en sort très bien avec les morceaux avec beaucoup d’ampleur. Le son n’est jamais plat. Selon les réglages effectués, il est possible d’utiliser le caisson de basse tout le temps en stéréo. Ce qui corrigera ce manque et apportera l’assise pour une écoute 2.1 de qualité si l’ensemble est bien réglé.
Prix et concurrence
La question du prix, 700 €, n’en est pas vraiment une puisque la concurrence est aux abonnés absents. Le Marantz NR1711 a un boulevard devant lui. Pioneer et Onkyo très actifs dans le format slim par le passé ont visiblement baissé les bras. Il reste un modèle chez Yamaha, le RX-S602. 100 euros moins cher, il a moins d’entrées HDMI, et pas de compatibilité 8K. C’est un 5 canaux et sa connectique est simplifiée. Il fait forcément l’impasse sur les derniers décodages Dolby et DTS immersifs. Cependant, il a un avantage pour lui : la compatibilité MusicCast Surround. Les enceintes surround latérales peuvent être sans fil si l’on choisit les modèles MusicCast 20 ou MusicCast 50 du constructeur japonais. Pour l’anecdote, le seul autre appareil home cinema d’environ dix centimètres de hauteur compatible Atmos et DTS:X est le processeur McIntosh MX100 proposé à 6850 euros !
L’avis de Clubic
Marantz a bien raison de continuer à développer cette gamme d’amplificateurs home cinema de faible hauteur. Pour le côté pratique tout d’abord. Qui n’apprécie pas de gagner de la place dans son meuble AV ou sur ses étagères ? Surtout quand toutes les fonctionnalités du moment sont bien au rendez-vous. Car c’est ça la force du NR1711. Il se fait oublier, mais il n’oublie pas d’être compatible avec tous les formats et toutes les normes actuelles pour ne faire aucune concession. Si ce n’est celle de la puissance. Elle sera suffisante pour des pièces de taille moyenne, mais elle est en deçà des modèles supérieurs en termes de qualité de restitution. Globalement, le NR1711 maîtrise sa tâche de décodage immersif, sur ce point, il n’y a vraiment rien à redire au regard du tarif de l’appareil. Pour maximiser les résultats, il faudra se tourner vers des enceintes qui ont la pêche, comme les Q Acoustics 3010i, les Klipsch R-51M ou les Focal Sib Evo. Le caisson peut aussi grandement faire la différence. Avec un système d’enceintes compactes, il ne faut pas mégoter : un Klipsch SPL-100/120 ou un SVS SB-1000 sont envisageables. Vous aurez alors un système de qualité, très joueur, en face duquel il faudra investir vraiment beaucoup plus pour obtenir des améliorations palpables.
- Appareil compact mais complet
- Connectique foisonnante
- Immersivité audio 3D réussie
- Bonne gestion du caisson
- Musique connectée HEOS et AirPlay 2
- Peu d’informations sur l’afficheur en façade
- Une seule entrée HDMI 2.1/8K