L'Union Européenne s'engage en faveur de la lutte contre le commerce en ligne des espèces sauvages, en finançant un ambitieux projet initié, notamment, par WWF Belgique.
Avec internet, l'accès aux différents trafics s'est démocratisé et le commerce illégal de plantes et animaux sauvages connaît depuis quelques années une forte expansion. Une importante coalition, qui réunit la WWF et le programme Traffic, le Fond international pour la protection des animaux (IFAW), mais aussi Interpol et les douanes belges, se lance dans un ambitieux projet de démantèlement des réseaux de cybercriminalité des espèces sauvages. La Commission Européenne va financer ce projet à hauteur de 90%.
Des mesures concrètes
La coalition se laisse deux ans pour obtenir des résultats probants. Elle prévoit de se focaliser d'abord sur quatre pays, la Belgique, la France, l'Allemagne et les Pays-Bas, dont les données récoltées serviront ensuite à toute l'Union Européenne. La mission vise à s'attaquer au processus élaboré par les trafiquants. Elle consistera dans un premier temps à observer et comprendre comment s'organise le trafic, tant dans l'utilisation d'internet que dans les choix des espèces.Pour gripper ce système criminel, il faut empêcher la communication entre trafiquants et acheteurs, et donc supprimer les comptes et annonces. Pour cela, une collaboration avec les entreprises du numérique est nécessaire. Emilie Van der Henst, coordinatrice du projet pour WWF et Traffic, explique ainsi que : « L'augmentation du volume des livraisons de colis, liée à la croissance du e-commerce, représente un défi de taille pour ceux qui appliquent la réglementation de l'UE en matière de commerce des espèces sauvages et qui bénéficieront du soutien fourni dans le cadre de ce projet ».
Celui-ci prévoit également de mieux former les douaniers, policiers et autres agents de l'ordre dans toute l'Union Européenne, à repérer les trafiquants. La coalition espère ainsi exercer une pression dissuasive. Des actions de terrain seront lancées en parallèle pour démanteler les réseaux et en arrêter les acteurs. « Notre objectif est de jouer un rôle clé dans les opérations des cybercriminels de la faune et de faire de leurs activités une forme de criminalité à haut risque et à faible profit », a ainsi indiqué Emilie van der Henst.
Un marché colossal
Le trafic d'espèces sauvages génère en effet entre 5 et 23 milliards de dollars par an selon la WWF, figurant ainsi, ces dernières années, parmi les échanges illicites les plus lucratifs. N'importe qui, en seulement quelques clics, peut commander de l'ivoire, de la fourrure ou même acheter un animal vivant pour en faire un objet de distraction domestique. Un véritable fléau pour les espèces en voie de disparition.En dehors des préjudices subis par les espèces et notamment la souffrance infligée aux animaux, ces trafics contribuent à alimenter les réseaux de blanchiment d'argent ou encore la corruption, et ont un impact considérable sur l'insécurité des populations locales.
Source : Help Net Security