La publication (ou republication) de tout sondage ou estimation sur les résultats du scrutin est interdite avant 20 h, même sur Internet. Malgré l'existence de ce principe régi par le code électoral, Nicolas Sarkozy a expliqué que la liberté devait prédominer en matière de consultation des résultats avant l'heure dite. Interrogé par RTL, le candidat a précisé : « On ne va pas interdire aux gens d'aller sur le site du New York Times pour connaître les résultats ».
Il ajoute « en tant que chef de l'Etat et candidat, j'ai dit qu'on ne va pas brouiller les messages sur les ordinateurs pour que les Français ne puissent pas accéder aux résultats. Tout le monde a un ordinateur! On va mettre une barrière numérique? On va brouiller les ordinateurs? ». Le candidat sortant rappelle donc que chaque Français peut consulter des sources d'information étrangères mais ne se penche pas sur la question de la publication de ces données par un citoyen français.
De son coté, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) estime que la question de l'utilisation des réseaux sociaux dans la campagne ne doit pas faire oublier le rôle que jouent les sondages. Dans un communiqué publié sur son site, le candidat se réjouit que la justice fasse respecter la loi mais souhaite également que la règlementation soit adaptée aux nouveaux moyens de communication.
Il ajoute que : « se sont bien les sondages qui chaque jour depuis des mois, faussent complètement l'élection. Ces agences de notation de la politique sont bien plus dangereuses pour le libre-arbitre de nos concitoyens et pour la démocratie que quelques réseaux sociaux ». Le dirigeant politique estime donc que les prévisions éditées par les instituts contribuent à nuire à la clarté des débats et peuvent orienter le choix d'un électeur vers un candidat qui a les faveurs d'un sondage.
Côté PS, la direction du parti s'est peu exprimée sur ce thème et a rappelé que : « les réseaux sociaux prennent tout leur sens dans le partage d'information, les réactions y compris critiques, et l'interactivité ». C'est pourquoi le mouvement a expliqué que, depuis vendredi soir minuit et jusqu'à dimanche 20h, la page Facebook de François Hollande « sera déconnectée et inaccessible pendant la suspension de campagne. Tous les sites internet de l'univers de campagne de François Hollande resteront quant à eux disponibles mais seront figés ».
Pas de sondages à la sortie des urnes
Enfin, la Commission des sondages a tenu à préciser que les instituts de sondage ne communiqueraient pas leurs chiffres aux médias francophones comme la TSR ou la RTBF afin qu'ils ne puissent pas briser l'embargo médiatique. De même, les premiers chiffres de ces instituts (établis à partir des premiers dépouillements) ne seront envoyés aux rédactions françaises qu'à partir de 18h30. Si fuites il y a, l'impact de leur publication pourrait ainsi être plus faible.