Un député a soumis l'idée au ministre de la Culture, il y a plusieurs semaines, alors que le gouvernement et le parlement cherchent une solution de remplacement à la contribution à l'audiovisuel public (CAP).
La taxe d'habitation est prévue pour être supprimée en 2022. Et vous n'êtes pas sans savoir que cette dernière est historiquement couplée à la redevance TV. Alors quid du sort de cette dernière à l'issue de l'année 2022 ? Pas de panique, puisqu'à la fin du mois de novembre 2019, Franck Riester, le ministre de la Culture, se faisait le porte-parole du Président de la République et du Premier ministre, qui veulent « maintenir un financement spécifique pour l'audiovisuel public ». Alors que l'exécutif est à la recherche d'une solution de rechange, un député a déposé, en décembre, une question à Franck Riester au sujet de l'évolution de la contribution à l'audiovisuel public.
Une réponse à la chute de l'intérêt des Français pour la télévision
La question déposée à l'Assemblée nationale par Laurent Garcia, député de Meurthe-et-Moselle apparenté au groupe MoDem est pour le moins surprenante. Celui qui fut l'an dernier le rapporteur du projet de loi sur la distribution de la Presse concède qu'une réforme de la contribution à l'audiovisuel public (CAP) est « en effet souhaitable », et inclut dans sa solution les... réseaux sociaux.Vous cherchez le rapport ? Laurent Garcia a une réponse. Le député développe son propos en indiquant que « l'accès aux services audiovisuels sur les nouveaux écrans va en effet entraîner une érosion du rendement de la CAP », érosion renforcée par la décroissance du nombre de téléviseurs présents dans les foyers français.
Une taxe sur la connexion aux réseaux sociaux, une idée faisable ?
Laurent Garcia, Parisien d'origine, souligne que « les programmes proposés ne sont pas à la hauteur des attentes des téléspectateurs », et ce malgré un nombre important de chaînes gratuites aujourd'hui disponibles. Pour l'élu, l'augmentation des écrans publicitaires serait un élément suffisant pour compenser la suppression de la redevance.Portiques de reconnaissance faciale dans les lycées, La Quadrature du Net et la LDH à la barre
Se revendiquant comme le relais des Français, le député propose ainsi d'instaurer une taxe, « minime », qui serait appliquée sur chaque connexion à un réseau social. Pour lui, l'initiative permettrait d'identifier plus facilement les usagers et de « limiter les attaques racistes, antisémites, sexistes et homophobes sous couvert d'anonymat ».
La mesure, qui n'a pas été chiffrée par le député, se montre d'ores et déjà « difficilement applicable », selon ses propres mots. Car outre l'absence de chiffres, aucune information concernant les réseaux sociaux ciblés (et leur définition) n'accompagne l'idée. Sans parler que cette solution mettrait sur la table une énième taxe, et poserait des questions concernant la surveillance accrue des citoyens.