Dans quelle mesure ce projet de carte d'identité numérique, si son dispositif est validé par le Conseil constitutionnel, peut-être favorable à un éditeur comme Keynectis ?
Pascal Colin : Nous suivons ce projet-là depuis longtemps. Le besoin d'une carte d'identité électronique est cruellement évident mais il est mal expliqué par les pouvoirs publics. Si je peux me permettre, le projet a été mal « marketté » car les discussions à l'Assemblée ont porté sur la constitution d'une base de données digitale.
Du coup, ce débat occulte celui de la carte d'identité qui apporte au citoyen un service supplémentaire. Certains outils sont déjà disponibles en ligne mais la mise en place de ce programme national entrainera une diminution des coûts pour l'Etat et de l'autre côté une augmentation des services pour chaque citoyen. Sans oublier qu'en cas de vol d'une carte numérique, l'utilisation frauduleuse de l'identité du titulaire n'est plus possible.
En quoi le projet peut améliorer votre expansion à l'international ?
P.C : Il faut savoir que l'ensemble des pays européens voisins ont déjà adopté ce type de carte d'identité. A l'étranger, l'une des critiques récurrentes qui nous est opposée est le fait que nous ne disposons pas de tels dispositifs. Comprenez qu'en France, nous avons des champions du monde de la discipline qui n'ont pas de référents dans leur pays.
Quels sont vos principaux axes de développement à l'étranger ?
P.C : Nous avons trois axes principaux de développement. Nous sommes déjà présents ou prévoyons d'attaquer de nombreux pays européens (Albanie, Allemagne, Espagne, Grèce, Pays-Bas Roumanie, Russie, Slovaquie). Ces marchés représentent une part significative de notre activité mais nous nous sommes également développés dans la zone du Moyen-Orient.
A ce titre, nous disposons d'un bureau à Dubaï (Emirats arabes unis) en plus de nos nombreux clients déjà présents dans la région. Ces Etats ont un besoin de disposer d'usages sécurisés notamment pour les smartphones et les tablettes tactiles. Nous menons également plusieurs projets gouvernementaux là-bas comme des supports de maintenance mais surtout des projets de déploiement sur des applications d'E-commerce ou d'E-administration. Keynectis est ainsi partenaire sur des projets de carte d'identité électronique. Il faut comprendre que ces Etats ont des besoins particuliers car la proportion d'étrangers est parfois très importante.
Quant au marché nord-américain, nous disposons déjà d'un réseau fort d'une vingtaine de revendeurs sur place.
Après avoir enregistré une croissance en hausse de 11 % par rapport à 2010, quelle est votre stratégie pour générer des leviers de croissance ?
P.C : Notre chiffre d'affaires est de l'ordre de 20 millions d'euros environ suite à l'acquisition d'Open Trust. Désormais, notre ambition est de devenir véritablement un leader en matière de confiance numérique. Aujourd'hui, tous les professionnels sont des « petits » acteurs qui tournent autour de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires. Aux Etats-Unis, la structure du marché est différente puisque les acteurs sont au-dessus des 100 millions.
La stratégie affichée par Keynectis est désormais d'attirer des partenaires et chercher ainsi des leviers de croissance. Nous tentons donc de sortir du mode direct en passant par l'indirect avec des ventes via des tiers et en s'appuyant sur des partenaires. En ce sens, nous avons fait le choix d'intégrer nativement notre suite logicielle (Smart Card Manager) à la solution d'IBM Tivoli Identity and Access Manager (IAM). Aussi, nous fournissons des technologies clé-en-main sous forme de packs afin que les clients bénéficient de solutions directement utilisables.
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