Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie et des Finances, a indiqué que la France n'attendrait pas un accord européen pour taxer les grandes entreprises du numérique. Une annonce effectuée lors d'une conférence de presse à Paris, et relayée par Le Monde avec AFP.
Après un ralentissement subi ces dernières semaines au niveau européen, la taxe GAFA a connu une accélération ce lundi 17 décembre 2018. Tout du moins en France.
Une mise en œuvre plus rapide et plus large
En effet, Bruno Le Maire, qui porte le projet auprès de ses homologues européens, a déclaré que la France s'apprêtait à montrer la voie, sans attendre un hypothétique accord à l'échelle du continent. Les géants de la tech, tels que Google, Apple, Facebook ou Amazon, devraient donc être taxés sur leur activité réalisée dans l'Hexagone, dès le 1er janvier 2019, sur l'ensemble de l'année. D'après le ministre, cet impôt pourrait rapporter 500 millions d'euros à l'État français.D'autant que la mesure va au-delà du compromis récemment trouvé avec le ministre allemand des Finances. Si ce dernier ne comprenait qu'une taxation des revenus publicitaires, la taxe française s'étendra jusqu'à la revente de données personnelles, pour embrasser une plus large part du chiffre d'affaires réalisé par les entreprises du numérique.
Dépasser les clivages européens
S'il ne désespère pas pour autant de parvenir à convaincre les autres pays de l'UE, Bruno Le Maire semble donc décidé à aller de l'avant. Il souhaitait parvenir à un accord avec ses homologues européens d'ici la fin de l'année, mais s'est heurté à une importante levée de boucliers. Même la version allégée du projet, élaborée pour obtenir l'adhésion de l'Allemagne, n'avait pas convaincu les plus farouches opposants, comme l'Irlande, la Suède ou le Danemark.La France espère ainsi faire la démonstration grandeur nature de la viabilité de la taxe GAFA. Et profiter de ces recettes pour financer les récentes mesures annoncées par Emmanuel Macron.