Une nouvelle méthode utilise l'impact de la lumière sur des champs magnétiques pour enregistrer les données, résolvant la difficulté de créer un système de stockage plus rapide, avec une faible consommation d'énergie.
À l'heure actuelle, les serveurs des data center consomment environ 2% à 5% de l'ensemble de l'énergie produite, et génèrent beaucoup de chaleur. À tel point que des entreprises comme Microsoft ont disposé des centaines de leurs serveurs sous l'océan, afin de les refroidir à moindres frais. Cela pourrait devenir de l'histoire ancienne, grâce à cette nouvelle technique.
La lumière pour influer sur le champ magnétique
La plupart des données sont à ce jour encodées de façon binaire sur des disques durs magnétiques. Une tête d'écriture/lecture vient se positionner sur chaque emplacement pour indiquer s'il s'agit d'un 1 ou d'un 0, en faisant varier le champ magnétique d'un endroit précis grâce à un courant électrique. Malheureusement, cela consomme une quantité considérable d'énergie, et produit beaucoup de chaleur. Une équipe de chercheurs vient de publier dans la revue Nature un nouveau procédé qui remplace ce courant électrique par une brève émission de lumière (de l'ordre d'un billionième de seconde), concentré par des antennes sur la surface d'un aimant.En plus d'être extrêmement rapide, cette nouvelle méthode s'avère particulièrement économe en énergie, et ne fait pas varier la température de l'aimant. Elle a été mise au point en utilisant des fréquences éloignées du spectre infrarouge (se mesurant en térahertz), mais dans leurs premières tentatives, impossible de changer la polarisation du champ magnétique, ou spin. Ils ont donc mis au point une antenne, permettant de concentrer mécaniquement le faisceau lumineux, et sont alors parvenus au résultat escompté. Il est à présent possible de faire varier le spin en n'utilisant qu'un seul photon !
« Ce record de déperdition d'énergie minimal est très prometteur » a déclaré le docteur Mikhaylovskiy, membre de l'équipe. « Les futurs dispositifs de stockage pourraient aussi exploiter l'économie d'espace offerte par cette technologie, permettant d'atteindre à la fois de grandes vitesses, et une grande économie d'énergie. »
De prochaines recherches sont d'ores et déjà prévues à l'Université de Lancaster, en partenariat avec les accélérateurs du Cockroft Institute, afin de déterminer les limites pratiques et fondamentales de l'enregistrement sur support magnétique.
Source : Science Daily