Selon une étude du cabinet d'analyse Ovum, l'usage de plus en plus courant des applications de messagerie sur mobiles comme Blackberry Messenger, WhatsApp ou Facebook Messenger plomberait considérablement les revenus des opérateurs mobiles à travers le monde.
L'enquête, relayée par BBC News et basée sur des statistiques d'utilisation des principales applications de messageries, évoque un manque à gagner de 13,9 milliards de dollars en 2011 qui serait entraîné par la baisse d'envoi de SMS au privilège de l'utilisation de messageries mobiles tierces. Un chiffre en nette hausse, puisqu'il était estimé à 8,7 milliards pour 2010. Et la tendance gagne une grande partie du globe, les applications sociales sur mobile s'étant considérablement développées ces dernières années, quitte à se localiser : l'étude note à ce titre la popularité du service MXit en Afrique du Sud.
Une évolution que l'étude explique par le coût encore important d'un SMS, alors que l'usage d'Internet sur les smartphones est aujourd'hui généralisé. « La messagerie sociale a impacté le modèle économique des opérateurs et les revenus tirés des services traditionnels tels que les SMS, qui vont continuer à être sous pression » estime la responsable de l'étude, Neha Dharia. Selon elle, les opérateurs devraient tenter d'établir des partenariats avec les développeurs d'applications ou les fabricants de mobiles pour proposer leurs propres solutions, comme par exemple « fournir des applications préchargées ».
Néanmoins, l'étude est remise en question par James Barford, analyste chez Enders, qui estime les chiffres avancés par Ovum très élevés et souligne qu'une autre étude, réalisée par YouGov en juin 2011, mettait en avant le fait que 81% des utilisateurs de smartphones considéraient toujours le SMS comme leur principal moyen d'envoyer des messages sur mobiles. Pour lui, si les messageries sociales peuvent en effet être une menace grandissante, « elles sont gérables par de justes tarifs ».