Après avoir recruté un nombre record d'abonnés au premier trimestre, Netflix a sérieusement ralenti au second, prenant de court les économistes.
Il paraît que la vérité d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier. Netflix l'a appris à ses dépens, après avoir eu connaissance de ses résultats trimestriels. Si les trois premiers mois de l'année 2019 furent exceptionnels pour la plateforme avec 9,6 millions de nouveaux abonnés, un chiffre d'affaires de 4,5 milliards de dollars et un bénéfice net de 344 millions de dollars, le deuxième trimestre se veut être l'opposé ou presque. Non seulement Netflix a ralenti, mais la firme a perdu des clients chez elle, aux États-Unis.
Des résultats très en-deçà des prévisions
Fait rarissime, Netflix va avoir du mal à se congratuler pour son bilan trimestriel. Pour la première fois depuis longtemps, le service de streaming vidéo avance dans la normalité. Alors que les prévisionnistes tablaient sur le recrutement de 5 millions d'abonnés supplémentaires, Netflix a pu en accueillir 2,83 millions de plus. C'est beaucoup, certes, mais on est à des années-lumière du record des mois précédents, même si le cap des 150 millions d'abonnés est cette fois franchi (151,56 millions).Si l'on traverse l'Atlantique, le constat est encore plus amer. Les analystes misaient sur 350 000 clients supplémentaires made in USA. Netflix en a perdu (oui, perdu) 130 000. Officiellement, la firme de Los Gatos n'impute pas cette déconvenue à la concurrence. Et pourtant, c'est peut-être indirectement elle qui a pu causer ce ralentissement.
Entre hausse de prix et émergence des concurrents
Netflix paie sans doute sa politique récente de hausse tarifaire (qui vient très récemment de frapper la France, notamment...). La chute des recrutements touche la plupart des pays où le service est présent mais « un peu plus les régions dans lesquelles nous avons augmenté les prix », reconnaît la société. En France, les abonnements Standard et Premium ont respectivement grimpé de un et deux euros.Outre cette hausse des prix, l'arrivée prochaine de futurs concurrents, comme Disney+ pour ne citer que lui, et la perte prochaine de séries encore très populaires comme Friends et The Office, peuvent aussi justifier ce ralentissement.
Mais la vérité d'aujourd'hui n'est peut-être pas celle de demain, puisque le groupe envisage un net regain de forme pour le troisième trimestre, durant lequel il attend sept nouveaux millions d'abonnés. Les nouvelles saisons de Casa de Papel, Stranger Things, et les ultimes épisodes de Orange is the new black pourraient être d'un grand soutien.
Source : Zone Bourse - AFP